Vers 10h50, dans une usine chimique, lors du dépotage d’un camion de phénol, le stockeur vrac déborde dans sa rétention. L’employé chargé du dépotage donne l’alerte à 11h45 et l’exploitant déclenche son POI à 11h50. Les pompiers internes interviennent. Le phénol se fige dans la rétention, car il cristallise en dessous de 40 °C. L’exploitant arrête l’atelier et met en place un périmètre de sécurité de 30 m. Les prélèvements aqueux et atmosphériques réalisés à l’intérieur et à l’extérieur de l’atelier se révèlent négatifs malgré la présence d’odeurs à l’intérieur du site (seuil olfactif du phénol à 0,022 mg/m³). La croûte de phénol est diluée à l’eau chaude, puis ces eaux phénolées sont pompées, via la pompe de relevage des eaux pluviales de la rétention, dans des GRV de 1 000 l. L’exploitant lève le POI à 14h10.

La quantité de produit répandu dans la rétention est estimée à 241 kg. Les déchets générés, 5 GRV pleins et le fond d’un sixième, sont disposés sur rétention sur l’aire extérieure de stockage des produits chimiques avant élimination.

La livraison du produit a été commandée car le stockeur, d’une capacité maximale de 25 t, avait un niveau inférieur à 4 t. À ce niveau, l’exploitant déclenche un réapprovisionnement de 18 t pour éviter d’atteindre le niveau haut. Le chauffeur du camion qui s’est présenté pour remplir le stockeur indique qu’il est chargé à 27 t. Le manager de l’équipe de dépotage décide d’accepter le camion malgré l’écart avec la commande. Il dirige lui-même le dépotage en se fiant au niveau présent sur la zone de dépotage. Ce niveau analogique n’était pas correctement jaugé.

Un mauvais paramétrage de la conversion du signal 4-20 mA qui donne une information de niveau en une information en tonnes a entraîné le débordement par l’évent de respiration avant l’indication du niveau maximum. L’alarme de niveau haut sonne en salle de contrôle après le débordement. Le mauvais paramétrage de la sonde de niveau n’avait jamais été identifié car il n’est pas possible de commander plus de 18 t de phénol. Le bac ne dispose pas de niveau de sécurité en plus de cette sonde, car la fréquence de dépotage réduisait le risque en niveau acceptable dans l’analyse de risque.

L’exploitant décide plusieurs actions correctives :

• mise en place de règles strictes de prises de décision lors des dépotages ;
• réglage de la sonde de niveau du stockeur ;
• asservissement de la pompe au niveau existant avec niveau haut réglé à 22 t et alarme sonore au poste de dépotage ;
• installation bilame de sécurité de niveau haut avec asservissement pour arrêt de la pompe de dépotage et déclenchement d’une alarme sonore au poste de dépotage.

L’exploitant recense les situations identiques sur les autres stockeurs du site, évalue l’impact du débordement sur les structures de la rétention en béton et contrôle le calorifugeage du stockeur.