Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un matin, une odeur inhabituelle est constatée au droit de l’écoulement des eaux pluviales de voirie (EPV) d’un centre de tri mécano-biologique dans le fossé extérieur. En raison d’un prélèvement pour analyses effectué une semaine auparavant, et dans l’attente des résultats, il ne devait pas y avoir de rejet. L’exploitant observe que cet écoulement est de couleur noire avec une mauvaise odeur et une conductivité à 1,19 mS/cm. Les eaux pluviales de l’ensemble du site transitent par un étang privé, le long de la départementale avant de se jeter dans le JUGNON. La couleur est observée jusqu’à l’entrée de l’étang ainsi qu’un léger trouble au point de rejet. L’exploitant alerte le propriétaire de l’étang et réalise des prélèvements des eaux du JUGNON en aval du rejet de l’étang et des eaux du bassin pour analyse.

600 m³ d’eau se sont déversés dans le JUGNON. Les résultats d’analyse montrent que les eaux étaient conformes.

La vanne pneumatique qui ferme l’évacuation du bassin d’EPV est maintenue constamment sous pression. Une fuite du tuyau d’injection d’air comprimé dans la vanne est à l’origine d’un manque de pression, et par conséquent de l’ouverture partielle de la vanne. Des recherches sur le réseau d’EPV et un contrôle des plans permettent de constater que les 2 arrivées principales du bassin sont positionnées en partie basse. Ce positionnement n’est pas logique compte tenu de la prescription de l’arrêté préfectoral d’isoler de façon permanente le bassin. Les tuyaux d’arrivée se retrouvent alors immergés et l’ensemble des réseaux de voiries se met en charge avec l’impossibilité de s’écouler de façon gravitaire dans le bassin. Ce phénomène est corroboré par l’observation de la montée du niveau du bassin le jour de la vidange intempestive et le lendemain alors qu’il n’y a eu aucune précipitation. Le bassin tel que conçu ne permet pas un fonctionnement avec la vanne de sortie fermée. Il est probable que l’eau, stagnant jusqu’à plusieurs mois dans les réseaux, puisse être à l’origine des odeurs et de la couleur particulière de l’eau présente dans le bassin.

L’exploitant répare la vanne pneumatique de fermeture du bassin. Il met également en œuvre les actions suivantes :

  • mise en place d’une ronde journalière qui intègre la vérification systématique du système pneumatique des vannes ainsi que le contrôle visuel du débourbeur, permettant de contrôler la rétention des eaux du bassin ;
  • remplacement de la vanne pneumatique par une vanne manuelle ;
  • arrêt de la vidange des eaux du bassin au milieu naturel ;
  • transfert des eaux du bassin vers le système de lagunage si les résultats sont non conformes ou au milieu naturel si les résultats conformes ;
  • mise en place d’une station de relevage permettant de collecter les eaux en provenance des 2 arrivées principales puis de les envoyer au bassin EPV par un système de pompes.