Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 18h30, un feu se déclare dans un bâtiment avicole vide de 1 200 m² destiné à l’engraissage de poulets de chair dans une exploitation agricole. Les façades du bâtiment, construit il y a 28 ans, sont en panneaux sandwich fibro-amiantés. La couverture est en tôle également fibro-amiantée avec la présence sur l’un des 2 pans de panneaux photovoltaïques. La veille, l’exploitant a préparé le poulailler pour l’arrivée de poussins prévue le lendemain. Le sol est recouvert de 6 t de pailles broyées. Avant les périodes de confinement liés à la Covid-19, l’exploitant faisait appel à une entreprise de thermonébulisation pour désinfecter le volailler. Faisant face à l’arrêt partiel de l’entreprise précédemment sollicitée, l’exploitant réalise lui-même l’opération et allume 3 fumigènes de désinfection (bactéricide, fongicide, levuricide) posés au sol sur une ardoise. Sur 1 m de diamètre autour de chaque fumigène, il retire la paille. Il quitte le poulailler, 15 min plus tard, l’incendie survient.

Les pompiers rencontrent des difficultés d’intervention du fait de la présence d’une ligne électrique au-dessus du bâtiment. Les services de l’électricité sont sollicités pour couper le passage du courant. L’exploitation ne dispose pas de réserve d’eau incendie. Les pompiers éteignent l’incendie. Une entreprise spécialisée démolie et désamiante le bâtiment.

La zone sinistrée est expertisée. Sont exclues les hypothèses suivantes :

  • incendie volontaire du fait d’un tiers ;
  • feu provenant de l’extérieur, du local technique, au niveau de l’installation photovoltaïque en toiture ou du fonctionnement des différents moteurs dans le bâtiment ;

L’exploitant déclare ne pas avoir respecté les préconisations de distances de retrait d’éléments combustibles (ici la paille) spécifiées dans la fiche de données de sécurité (FDS) des fumigènes. Le diamètre de retrait précisé dans la FDS est de 3 m, là où l’exploitant n’a effectué le retrait que sur 1 m. Pour autant il apparaît peu probable que le rayonnement du fumigène puisse enflammer la paille broyée. Les hypothèses suivantes concernant la mise en contact de pailles avec les fumigènes posés au sol sont :

  • un retrait incomplet de la paille du fait de la qualité du sol (terre compactée) et des moyens employées (balai) ;
  • de la paille a pu être transportée par l’exploitant lors de son déplacement entre les fumigènes pour leur allumage ;
  • une amenée d’air par l’un des ventilateurs a pu favoriser la poussée de paille sur les fumigènes.

Il est recommandé de disposer les fumigènes dans un support incombustible, surélevé du sol et présentant un rebord séparatif. L’exploitant se dote également d’une réserve incendie en citerne souple de 120 m³ à proximité du bâtiment.