Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une colonne de distillation atmosphérique (cap. Max : 27 500 t/j ; V=2750 m³) est en arrêt programmé pour une maintenance lourde (tous les 3-5 ans). Une mise en circulation en interne, puis un rinçage au gazole, un nettoyage à l’eau et à la vapeur (36 h), un dégazage, un lavage de la tour sont réalisés. Le rinçage permet de se prémunir par mouillage contre l’inflammation des sulfures de fer déposés dans la colonne. 3 jours plus tard, une visite de l’intérieur de la colonne est prévue pour inspection des plateaux. Simultanément, divers travaux de soudage sont à réaliser dont 1 sur la ligne de tête qui relie la tête de la colonne à des échangeurs en aval. Cette ligne mesure une soixantaine de m et forme un tronçon horizontal, 60 m plus bas, où des travaux de démontage par meulage ont lieu sur un piquage de soupape de 4”. Après réalisation de la mesure d’explosivité, le pompier chargé des permis donne son accord pour le chantier, tout en notant la présence de liquide dans la canalisation principale qu’il prend pour de l’eau. Les travaux débutent à 9h45. La colonne et la zone de travaux sont en communication. Presque aussitôt, des témoins situés près de la tour voient de la fumée sortir par les trous d’homme et descendre peu à peu. L’alerte est donnée à 9h56, le POI déclenché. Les pompiers éprouvent des difficultés à arroser la colonne notamment en partie haute (hauteur : 67m), la pression d’eau est très faible en tête. La décision de noyage de la colonne est prise. Auparavant, une équipe en reconnaissance découvre les corps des 2 employés partis inspecter les plateaux, au niveau du TH6 (13h10). L’injection d’eau reprend vers 15h45 et l’incendie est alors maîtrisé. L’intervention a mobilisé 50 pompiers et une CMIC. On dénombre 5 blessés, dont 3 pompiers du site (l’un d’eux sérieusement atteint à la main) à la suite de la rupture d’un tuyau d’alimentation en eau. L’hypothèse la plus probable concernant la cause de l’accident serait la suivante : le liquide vu dans la ligne était en fait du gazole qui sous l’action de particules incandescentes s’est enflammé, générant des fumées qui se sont propagées vers le haut de la tour, zone de dépôts de sulfures pyrophoriques. Les fumées, probablement chargées en dioxyde de soufre, ont été entraînées par le courant d’air (vent de 4 à 5 m/s ce jour-là), vers le bas de la colonne intoxiquant le personnel encore présent. 22 prévenus sont jugés au tribunal d’Aix-en-Provence en octobre 2003 pour homicides involontaire