Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors d’un test mensuel d’étanchéité d’un oléoréseau d’acheminement du carburéacteur JET A-1 sur un aéroport, des anomalies pression sont identifiées sur 2 zones parmi les 8 mises en test. Les analyses du bilan matière et des enregistrements pression/débit ne permettent pas à l’exploitant de confirmer ces anomalies immédiatement. Il émet l’hypothèse d’un avitaillement non déclaré durant le test et programme un nouveau test la semaine suivante. Celui-ci révèle les mêmes anomalies. Des mises en pression tronçon par tronçon sont alors réalisées et vont permettre de lever le doute et de délimiter celui défectueux. Ce dernier est totalement vidangé et isolé du reste des canalisations en service. La localisation de la fuite sur la ligne est ensuite déterminée. Les canalisations sont enterrées à 3 m de profondeur sous les dallages aéroportuaires. Les canalisations de cette ligne sont en acier d’un diamètre de 16” (406,4 mm extérieur), d’une épaisseur nominale de 6,40 mm et mise en place en 2000. Cette canalisation dispose d’un revêtement externe à base de brai de houille et d’un revêtement époxydique interne. La fuite est estimée entre 250 à 900 m³ de kérosène.

La perte d’intégrité du pipeline résulte d’une corrosion interne débouchante. Les pertes de métal s’inscrivent dans une surface de 400 mm de long (sens circonférentiel) sur 70 mm (sens longitudinal), centrée sur la génératrice inférieure du tube et sur la soudure circulaire de raboutage. Le centre de la perforation est située à 30 mm de l’axe de la soudure circulaire de raboutage et à 20 mm de la zone de liaison du cordon avec au voisinage de la fuite, des pertes d’épaisseur proches de 50 %. L’orifice de fuite étant mesurée entre 2,5 et 3 mm.

Au point de raccordement des tubes, l’exploitant note qu’un des tubes est en contre pente d’un angle de 5°. Cette inversion de pente est à l’origine de la formation d’une phase aqueuse. La corrosion de l’acier a été favorisée par la stagnation de cette phase aqueuse, par l’absence de revêtement époxydique au droit de la soudure de raboutage et à proximité, et par des vitesses d’écoulement du produit trop faible dans ce tronçon.