Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Vers 4 h, dans une raffinerie, un important rejet est détecté au niveau d’une tuyauterie de l’unité d’alkylation véhiculant des fluides inflammables et de l’acide fluorhydrique (HF). Un important nuage de vapeur se forme, puis s’enflamme 2 minutes après. Les opérateurs transfèrent l’HF contenu dans les lignes de procédés, des réacteurs et une colonne vers un réservoir tampon. Entre 13 minutes et 20 minutes plus tard, 3 explosions se produisent. Les secours confinent les riverains. La route principale à proximité est coupée à la circulation. 5 salariés sont légèrement blessés. L’agence américaine de l’environnement dispose des détecteurs atmosphériques supplémentaires à ceux de l’exploitant autour de la raffinerie. Les premiers jours suivant l’accident, il n’est pas détecté de substances préoccupantes pour la santé humaine. L’incendie est éteint le lendemain vers 8h30.

L’unité d’alkylation est détruite. Une entreprise spécialisée est sollicitée durant 20 jours pour neutraliser l’HF restant dans l’unité. L’exploitant estime à :

  • 307 t d’hydrocarbures relarguées durant l’événement dont 278 t ayant brûlées ;
  • 2,5 t d’HF relarguées durant l’événement dont 1 t auraient été contenues sur le site via l’aspersion d’eau et 1,5 t à l’atmosphère.

La troisième explosion, occasionnée par la rupture d’un réservoir soumis au jet enflammé de la fuite contenant du butylène, du butane et de l’isobutane, engendre des effets missiles dont certains sont retrouvés (distance par rapport à la localisation initiale du récipient) :

  • un fragment de 17 t à 640 m (hors raffinerie), dans la rivière voisine ;
  • 2 fragments, l’un de 10,5 t à 245 m et l’autre de 7 t à 550 m, dans l’enceinte de la raffinerie.

La fuite, élément initiateur de l’accident, a été engendrée par la rupture d’un coude de tuyauterie au niveau de la section de dépropanisation. Une expertise métallurgique est réalisée. Le coude présente une corrosion plus avancée que le reste de la tuyauterie. La réglementation n’impose pas des contrôles sur tout le linéaire de la tuyauterie. Des contrôles d’épaisseur étaient régulièrement réalisés sur la tuyauterie et ne montraient pas de situations préoccupantes, mais aucun n’était réalisé sur ce coude. L’acier le constituant présentait des concentrations en nickel et cuivre bien supérieures aux autres sections de la tuyauterie et à la norme préconisée. Ces concentrations sont déterminantes dans la cinétique de corrosion de l’acier en contact avec de l’HF.

Le montant des dégâts matériels internes, enlèvement des débris et coûts de réhabilitation sont évalués à environ 636 M€ (basé sur les indices de valeur à décembre 2019). L’exploitant annonce la fermeture complète de la raffinerie 1 mois après l’accident. Elle employait 1 000 personnes sans compter les sous-traitants et prestataires de service. Créée il y a 150 ans, sa production représentait 27 % des capacités de traitement du pétrole brut sur la côte est américaine.