Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 9 h, dans une unité de traitement de l’eau potable, un rejet de chlorure ferrique (produit acide et coloré utilisé pour le traitement des eaux, plus lourd que l’eau et miscible dans l’eau) se produit lors du dépotage d’un camion-citerne. En raison du décollement du fond de la cuve réceptrice, le produit s’échappe sous forme de jet puissant (par la pression gravitaire du produit stocké) dans et hors de la rétention. Le produit s’écoule vers les exutoires qui mènent à la SORGUE. Une partie du produit entre en réaction avec des résidus de chaux. Une réaction acido-basique exothermique se produit avec formation de vapeurs et phénomène de moussage. Les salariés donnent l’alerte. L’accès au local de stockage de chlorure ferrique est interdit en raison des dégagements gazeux.

L’agence française de la biodiversité se rend sur place et relève :

  • une coloration orange foncée de la rivière sur près de 500 m en aval du site○;
  • des relevés de pH bas (pH = 1,8 jusqu’à 400 m en aval du site)○;
  • la mortalité de poissons, exposés au produit fortement acide, dans la zone impactée.

Le barrage situé en amont de la rivière est fermé pour en réduire le débit. Une digue de terre est mise en place 500 m en aval. Des barrières électriques sont mises en place le long de la rivière afin d’empêcher les bovins de s’y abreuver. Des citernes d’eau potable sont mises à disposition des agriculteurs.

Le rejet est stoppé vers 13h45. Le produit est pompé dans la cuvette. Un déversement de 14 m³ s’est répandu au sol dont 5 m³ dans la SORME. Le personnel retourne dans les locaux vers 19h35 après ventilation forcée. La production d’eau potable de l’usine est relancée vers 21 h grâce à des stockages de chlorure ferrique provisoires, évitant une rupture de distribution d’eau dans le secteur.

Un arrêté de mesures d’urgence est pris pour encadrer la mise en sécurité des installations et les opérations de dépollution.

Le surlendemain, un camion cureur adapté aux produits acides pompe la mousse résiduelle et les effluents pollués aux endroits où ont été installés les barrages de confinement (le 1er barrage de terre mis en place par l’exploitant est conforté par l’exploitant par 2 autres barrages). La méthode retenue consiste à rétablir progressivement le débit de la rivière pour pousser la pollution résiduelle vers la zone de pompage. La remise en eau progressive permet d’éviter tout rinçage brutal des résidus de chlorure ferrique présents dans le lit de la rivière. Des mesures de pH sont effectuées tout au long des opérations de dépollution. Les prélèvements d’eau de la rivière, 8 jours après l’événement, montrent des valeurs de pH normales. L’accès à l’eau pour l’abreuvement est rétabli 3 semaines après l’événement.

L’analyse de la cuve accidentée révèle que son fond a cédé en plusieurs points.