Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche, vers 7 h, un rejet de carbonate de calcium (CaCO3), sous forme de vague, se produit suite à la rupture du bas d’un bac béton contenant 450 m³ de craie liquide dans une usine de fabrication de craie.

La cellule en question est en béton précontraint. Elle a un diamètre intérieur de 7,5 m et une hauteur de 12 m. Le voile béton a une épaisseur de 20 cm.

A 8h15, l’équipe de direction, prévenue par le cadre d’astreinte, arrive sur site. Lors de la rupture du bac, un local technique est inondé générant un arrêt complet de l’usine. La zone concernée est isolée électriquement. Les pompes de relevage vers les lagunes sont redémarrées pour limiter les pollutions. La zone de l’accident est mise en sécurité. Le site étant sous rétention, le système de drainage contient et dirige la majorité du produit vers les lagunes qui jouent le rôle de tampon. Cependant, 4 t de carbonate de calcium (2 m³) se déversent, dans un canal latéral à la MARNE. Le cours d’eau présente un aspect laiteux. La mesure de matière en suspension (MES) révèle 112 mg/l contre 27 mg/l dans des conditions normales. Un suivi quotidien du niveau de MES et du pH du canal est mis en place. 4 jours plus tard, la concentration en MES est de 37 mg/l. Par précaution, 3 autres bacs de 500 m³ construits à la même époque (1973) et situés autour du bac endommagé sont vidés. Les 1 000 t de craie non commercialisable sont retraitées dans l’unité de production ou remises en verse dans les carrières comme autorisé par arrêté préfectoral. Dans les 4 autres bacs de conception plus récente situés dans l’environnement du bac concerné, le niveau est limité à 50 %. Le niveau des bacs est suivi à l’aide de capteurs numériques. Un niveau de sécurité tout ou rien assure en automatique l’arrêt de la production en cas de défaillance du niveau analogique.

Un expert en génie civil est mandaté pour rechercher les causes de l’accident. L’exploitant n’a pas rencontré de cas similaire sur ses autres sites bien que ces derniers possèdent des équipements du même type. Il ressort du rapport d’expertise que la fissuration du béton est due au phénomène de réaction sulfatique interne (présence d’ettringite) liée à la corrosion des armatures (présence de chlore). Cela a provoqué la rupture des câbles de précontrainte dont les sections étaient considérablement réduites. La rupture a eu lieu à la base de la cellule où la poussée est la plus importante. L’expertise montre que 3 autres bacs soufrent des mêmes défauts et sont mis hors exploitation.

Un muret, construit en 2010, a permis de réduire de façon considérable les quantités rejetées dans le canal en les guidant vers les circuits de traitement. Ce muret est prolongé sur toute la longueur du site bordant le canal.