Peu avant 5 h, une fuite d’huile sous pression s’enflamme au niveau d’une machine à mouler dans l’atelier moulage d’une fonderie. Une boule de feu suivie d’une déflagration se propage jusqu’au niveau “8 m” via les convoyeurs. L’incendie impacte la machine à mouler, la décoche, la grenailleuse, la sablerie. L’équipe de nuit évacue le bâtiment avant l’arrivée des secours. Les 2 opérateurs témoins de l’incendie, psychologiquement choqués, sont arrêtés 14 jours. Les pompiers mettent en place 7 lances avec de l’eau additivée. L’ensemble des machines-outils de l’atelier sont dégarnies pour finaliser l’extinction. Les niveaux supérieurs et les autres ateliers sont épargnés. L’incendie est éteint à 9h50. Les dégâts sur la ligne de montage sont très importants. Des mesures de chômage partiel sont envisagées.

La fuite d’huile provient de la rupture d’un limiteur de débit qui régule la pression d’huile au niveau de la machine à mouler. Cet équipement s’est fissuré peu avant de rompre. Dans un premier temps, la fissure a provoqué une pulvérisation d’huile à 200 bar, ce qui a généré un brouillard d’huile jusqu’au niveau “5 m”. En s’agrandissant, la fissure a cassé, provoquant une fuite d’huile plus importante au pied de la machine à mouler. La fuite○dure 30 min. Pendant ce temps, 93 châssis passant devant le jet via un convoyeur sont○recouverts d’huile. Le remmouleur présent au niveau 8 m○donne l’alerte aux régleurs de la cabine de supervision en constatant l’huile sur les châssis qui arrivent sur le convoyeur. En inspectant l’atelier, 2 régleurs constatent le brouillard d’huile. Après cette inspection, l’huile s’enflamme au contact des pièces chaudes de la décoche située derrière le convoyeur, en face du limiteur de débit. Les pièces au niveau de la décoche ont une température comprise entre 400 et 600 °C, or le point éclair de l’huile est de 230 °C. Une boule de feu suivie d’une déflagration se propage jusqu’à la porte de caisson située au niveau 8 m. L’incendie continue○sa propagation par la machine à mouler et les convoyeurs. Trois hypothèses de rupture du limiteur sont évoquées○:

• défaut de fabrication ;
• sollicitation anormale du limiteur induite par le groupe hydraulique ;
• choc sur la partie mécanique de commande du limiteur.

Suite à cet événement l’exploitant lance une évaluation des risques sur les circuits hydrauliques, similaires, présents sur d’autres sites du groupe.