Pollution
Humain
Environnement
Economique

Caractéristiques de l’ouvrage :

  • DN 100 (114,3 mm)
  • longueur : 609,70 m
  • pression maximale en service : 6 bar
  • année de mise en service : 1968

Vers 14h35, une fuite d’hydrocarbures est suspectée sur une canalisation de transport lors d’un transfert de carburant entre l’appontement du port du Palais et les réservoirs du dépôt pétrolier de Belle-Île. Cette fuite est confirmée via un bilan de matière et la réalisation d’essais de mise en eau. L’exploitant estime la fuite à 2 700 l d’hydrocarbures (essence, gazole et fioul domestique). Aucune trace de pollution n’est visible en surface du linéaire de la canalisation. Des tests sont réalisés pour localiser plus précisément la fuite. Une perforation en génératrice inférieure de la canalisation de transport est découverte.

De nombreux travaux pour étanchéifier le pipeline

Quatorze jours plus tard, le préfet du Morbihan prend un arrêté d’urgence pour encadrer les travaux de réparation et suspendre tout transfert d’hydrocarbures avant d’avoir satisfait à une épreuve d’étanchéité sur l’ensemble du linéaire. Durant le mois suivant la suspicion de la fuite, deux campagnes successives de remplacement de tubes sont réalisées, mais les épreuves d’étanchéité ne sont pas satisfaisantes. L’exploitant conclut à la présence d’autres fuites et à la nécessité d’entreprendre des opérations de remplacement de tubes sur une plus grande partie du linéaire.

Causes des endommagements

L’analyse des tubes endommagés met en évidence de petites zones de perforation de type « pitting » résultant d’un mécanisme de corrosion interne. En février de l’année précédant la fuite, ces zones n’avaient pas été détectées lors du passage d’un racleur instrumenté. Sa précision de détection était insuffisante vis-à-vis de la petite taille des défauts (inf. à 5 mm).

De manière générale, la paroi interne du tube présente des signes de corrosion aqueuse généralisée certainement liée au mode d’exploitation de l’ouvrage consistant à son remplissage en eau de mer ou en eau douce entre les opérations de transfert d’hydrocarbures.

Conséquences

Une campagne de prélèvement a mis en évidence un marquage significatif des terres et des eaux souterraines dans la zone des fuites et en aval. Un chantier de dépollution est mis en place au cours de l’année 2020 avec un déploiement a minima jusqu’en 2022. Plusieurs techniques de traitement des terres polluées sont retenues ainsi qu’un système de pompage et de traitement des eaux souterraines. Le coût total du chantier s’élève à plus de 800 k€.

Le projet de réparation de l’ouvrage, toujours en cours de validation par la collectivité, s’élève à 1,8 millions d’€. En attendant, une solution de déchargement du pétrolier par camions est mise en œuvre pour alimenter le dépôt.

Dans le cas où la canalisation de transport serait remise en état, l’exploitant envisage de modifier ses modalités d’exploitation en prévoyant notamment un inertage sous azote entre les transferts d’hydrocarbures.