Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des dépôts de matières solides rouges sont constatés aux abords d’une usine de décoration de pièces en plastique par laquage et métallisation sous vide. Les riverains alertent les gendarmes. Informée par le préfet, l’inspection des installations classées se rend sur site le surlendemain. Elle constate la présence de résidus sur les voies de circulation, sur la réserve d’eau du site ainsi qu’en toiture au niveau des systèmes de désenfumage. L’exploitant indique que ces rejets proviennent de la ligne d’application de vernis par pulvérisation. Celle-ci est équipée d’un système de filtration par rideau d’eau et d’extraction en toiture. Au vu des résidus présents, il apparaît que le système de filtration est inopérant. L’inspection demande à l’exploitant la consigne d’exploitation de ce système. Celle-ci n’existe pas. Seules 2 vidanges annuelles du système de filtration sont réalisées. Ce système n’est pas correctement entretenu et/ou n’est pas adapté. Par ailleurs, la vanne d’isolement des eaux pluviales ne fonctionne pas, ce qui ne permet pas de retenir les eaux susceptibles d’être polluées dans le bassin de récupération des eaux pluviales. L’exploitant a mis en service une réserve d’eau de 400 m³ mais celle destinée à l’extinction doit être d’au moins 740 m³. A cela s’ajoute le fait que les rejets atmosphériques de l’usine sont responsables de nuisances olfactives et qu’aucun résultat de mesure de ces rejets n’a été transmis permettant de constater si ces émissions respectent les limites définies dans le schéma de maîtrise des émissions de l’usine.

Au vu de ces différents constats, un arrêté préfectoral est pris le 01/03 mettant en demeure l’exploitant de régler les non-conformités constatées. L’exploitant doit transmettre un plan de gestion de solvants et réaliser une campagne de mesure des rejets atmosphériques sous un mois. et également compléter les moyens de lutte incendie sous 3 mois.

Compte tenu que les rideaux d’eau, même correctement entretenus, sont inefficace sur l’épuration des vapeurs de solvants, l’exploitant travaille sur des pistes d’amélioration par substitution :

  • des solvants de nettoyage par des écosolvants  ;
  • des vernis de base par des vernis à haut extrait sec ;
  • de la part solvantée des vernis de substitution, soit par de l’eau, soit au travers de l’utilisation d’un procédé d’application avec mise en température.

Par ailleurs, dans le but d’améliorer les moyens de filtration, l’exploitant met en place un système de filtration “sec” en amont des rideaux d’eau (filtre tissé). Ce filtre doit être changé 4 fois par jour et éliminé comme déchet. Pour renforcer l’efficacité du rideau d’eau, un traitement de l’eau en circulation est mis en place : ajout de floculant et coagulant et récupération des matières solides, le tout automatisé. Une haie végétale est installée pour limiter les nuisances sonores du site.