Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 12h30, un feu se déclare dans un bâtiment de stockage de 6 000 m² d’une usine de fabrication de matières plastiques par injection (polypropylène, polyamide-fibre de verre et copolyester). Un épais nuage de fumées noires est visible jusqu’à 20 km. Les secours mettent en place un périmètre de sécurité de 300 m et ferment 2 routes. Le vent violent complique l’intervention des pompiers. Les 9 employés présents sont évacués ainsi que 8 employés d’une entreprise voisine. En raison d’une ligne haute tension, les pompiers demandent la coupure de l’électricité sur la zone. Vers 15 h, la préfecture demande à la population de se confiner. Les pompiers protègent une cuve de gaz de 5 m³ exposée au rayonnement et dont la soupape de sécurité s’est ouverte. Vers 16 h, une fuite de gaz enflammée subsiste à l’intérieur du bâtiment. Le site étant dépourvu de rétention, les pompiers mettent en place 2 obturateurs en aval du site pour protéger le ruisseau à proximité. Les mesures effectuées dans l’air montrent l’absence de pollution. L’ordre de confinement de la population est levé vers 16h30. L’incendie est éteint à 18h45. L’électricité est rétablie sauf sur le site. L’accès à ce dernier est interdit en raison d’un risque d’effondrement. Une surveillance est réalisée durant la nuit.

Le bâtiment de stockage est détruit mais l’outil de production est préservé. La perte du stock de produits finis et des matières premières est estimée à 1,2 M€, la destruction des équipements à 2 M€ et la perte du bâtiment à 5 M€.

Les contrôles effectués le 19/04 sur la rivière confirment l’absence de dégradation du milieu aquatique. Cependant, des amas de billes de plastique sont présents en surface dans les zones stagnantes sur plusieurs centaines de mètres en aval du site. Elles proviennent de sacs éventrés stockés en extérieur sur le site. Avant reprise de l’activité, l’exploitant s’engage à nettoyer les sols au balai sec (pas de liquide risquant de polluer sols et cours d’eau) et à récupérer les billes dans des bacs avant enlèvement.

Sur site le 23/04, l’inspection des installations classées propose un arrêté de mesures d’urgence demandant à l’exploitant de réaliser un diagnostic environnemental et de prendre les mesures de mise en sécurité nécessaires. Les déchets issus de l’incendie doivent être évacués et éliminés dans des filières autorisées. L’arrêté de mesures d’urgence détaille les mesures conservatoires immédiates que l’exploitant doit mettre en oeuvre :

  • remise en état de la clôture du site (coupée par les secours pour accéder au sinistre) ;
  • délimitation d’un périmètre de sécurité autour de la zone sinistrée○:
  • mise en place d’une surveillance régulière de la zone sinistrée pour éviter toute reprise de feu ou autre risque○;
  • sensibilisation du personnel aux dangers présents sur cette zone ;
  • remise aux normes des réseaux avant de réalimenter en électricité, eau et gaz les parties sinistrées○;
  • mise en place si nécessaire de systèmes de protection pour éviter toute pollution du réseau d’eaux pluviales○;
  • récupération de l’ensemble des granulés de plastiques sur site et au niveau du ruisseau, vérification quotidienne des stocks extérieurs fragilisés par l’incendie○;
  • contrôle hebdomadaire et après chaque épisode pluvieux de l’absence de granulés dans le ruisseau et de l’absence d’impact de l’incendie sur le milieu aquatique ;
  • récupération sous un délai de 5 jours des morceaux de résidus calcinés retombés en dehors du site dans un rayon de 200 m ;
  • à titre conservatoire, prélèvement d’une dizaine d’échantillons de résidus calcinés à l’extérieur du site et stockage de ces derniers dans un emballage inerte ;
  • à titre conservatoire, prélèvement d’un échantillon d’eau au niveau des réseaux d’eaux usées ou aux abords de la zone sinistrée et stockage en vue d’une éventuelle analyse ultérieure.

Par ailleurs, l’exploitant doit élaborer et transmettre à l’inspection sous 4 jours un plan de prélèvements comprenant :

  • la nature et les quantités de matières combustibles et/ou dangereuses concernées par l’incendie ainsi que celles émises par l’incendie ;
  • les zones maximales impactées par l’incendie et la nature de ces zones ;
  • une proposition de points de prélèvements sur la zone impactée mais aussi sur des zones non touchées (zones témoins) ;
  • les paramètres à analyser au regard des substances concernées par les émissions atmosphériques (au minimum HAP, PCDD/PCDF, phtaltes, aldéhydes,HCN).

Le bâtiment détruit possédait un toit en fibrociment. L’exploitant installe 8 pompes amiante le 25/04. Le réseau d’eau est curé (200 m³ pompés) ainsi que la rivière. La laine de roche est ramassée sur 200 m. Une entreprise spécialisée réalise une étude de dispersion ainsi que des prélèvements de sols et d’eau pour évaluer le risque sanitaire.