Pollution
Humain
Environnement
Economique

Caractéristiques de l’ouvrage :

  • DN 500
  • Pression 67 bar
  • Année de mise en service : 1966
  • Longueur : 260 km
  • Débit 4,4 millions de tonnes de pétrole brut / an
  • Distance entre vannes de sectionnement : 50 km
  • 25 334 tubes
  • épaisseurs : 6,35 à 15,88 mm

Vers 22h30, une fuite de pétrole brut se produit sur un pipeline reliant le port du Havre (76) à une raffinerie (77). La rupture de la canalisation est détectée par la perte de pression. L’exploitant met en sécurité le pipeline. Les pompages de fluides sont automatiquement arrêtés. Le PSI de l’ouvrage est déclenché. L’exploitant du pipeline envoie sur place des moyens de dépollution et de pompage.

Impact sur l’environnement

Le volume de pétrole brut déversé est estimé à 900 m³ : 175 m³ durant les 8 minutes avant arrêt du pompage et une centaine de m³ par écoulement gravitaire. En zone rurales, 8 ha de parcelles agricoles sont impactés. Le pétrole brut se répand également dans des cours d’eau (Rus et LIEUTEL) via un drain agricole. Des barrages flottants (boudins) sont utilisés pour cantonner l’écoulement des hydrocarbures. Les services de l’Etat effectuent des prélèvements pour évaluer l’étendue de la zone polluée et un hydrogéologue est mandaté. A titre préventif, les captages d’eaux potables proches de la zone impactée sont fermés. Le ministre en charge de l’environnement se rend sur le site le 27/02. Enfin, des dégradations sont relevées sur un barrage formant une retenue, notamment suite au travaux de dépollution réalisés par l’exploitant (ARIA 54126).

Impact économique

La canalisation alimentant une raffinerie, son arrêt est ainsi planifié. L’approvisionnement en hydrocarbures de la région parisienne est étroitement suivi par l’administration. L’indemnisation des agriculteurs concernés est soumise aux conclusions de l’enquête administrative.

Causes

Une rupture sur 2 m en génératrice supérieure de la canalisation est observée au niveau d’un cordon de soudure. Des travaux d’expertise pour connaître les causes de la brèche sont réalisés (corrosion et état du revêtement). La fuite s’est produite à proximité d’un changement de direction sur le linéaire du pipeline. L’expertise révèle que a rupture de l’ouvrage est due au développement progressif d’une corrosion fissurante de type fragilisation par l’hydrogène en corrosion libre (FPHCL), encore dénommée “corrosion fissurante à pH proche de neutre”.

Mesures prises

L’exploitant du pipeline entreprend des travaux de terrassement pour isoler le terrain pollué du réseau hydrographique. Les terres polluées (plus de 45 000 t) sont excavées pour être traitées dans des filières adaptées. Le produit déversé étant un brut léger à basse teneur en soufre, des émissions de COV sont redoutées ainsi que la formation d’une atmosphère explosive. Des précautions d’intervention sont prises lors des travaux dont la délimitation d’une bande de sécurité de 15 m autour du point de rupture.

Des investigations ont été menées via notamment un nouveau passage de piston instrumenté afin d’identifier les zones potentiellement concernées par des défauts similaires. A la suite de ces investigations des travaux de réparation ont été entrepris, y compris sur d’autres tronçons de l’ouvrage. La pression de fonctionnement a été abaissée. Des mesures visant à limiter les phénomènes de fatigue ont été menées et la fréquence de passage de racleur a été augmentée.