Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 4h18, une fuite de gaz naturel liquéfié (GNL) est détectée dans un terminal méthanier au niveau d’un appontement. L’alerte est donnée par des détecteurs de gaz. L’automate de sécurité déclenche les actions pour la mise en sécurité des installations : arrêt d’urgence du déchargement, démarrage de la pompe incendie, pressurisation du poste électrique et de la tour de contrôle, délestage du bâtiment et du laboratoire. A 4h45, les opérateurs ferment le robinet de purge incriminé et 35′ plus tard, ils ouvrent une vanne de purge afin de dégazer la ligne de déchargement. La zone de l’incident est balisée. L’inspection des installations classées réalise une première inspection réactive le lendemain de l’incident afin de prendre connaissance des circonstances et des conséquences de celui-ci.

La dalle de béton de la plateforme intermédiaire est recouverte de givre (détente du gaz s’échappant) sur 20 m². La quantité de GNL rejetée à l’atmosphère est évaluée à 26 000 m³ (17 t à la pression atmosphérique). Le rejet a également engendré la formation d’un nuage de gaz naturel dérivant vers le terminal.

La veille de l’événement, un opérateur a oublié de fermer un robinet de purge sur un circuit de récupération de GNL, au niveau d’un dégazeur. Les rondes de surveillance et les capteurs de température n’ont pas permis de mettre en évidence le rejet.

L’analyse approfondie de l’événement fait apparaître :

  • que différentes pratiques existaient au sein des équipes de quart pour la condamnation des dégazeurs aux appontements ;
  • que le mode de condamnation et son traçage étaient partiellement décrits ;
  • l’absence de visions claires et globales des manœuvres effectuées et de l’état des circuits du dégazeur par les opérateurs ;
  • que le parcours et l’objectif des rondes ne sont pas décrits précisément laissant une part d’interprétation. 

L’exploitant réalise une analyse approfondie des causes de cet incident et mets en œuvre les actions correctives qu’il a identifiées.

L’inspection :

  • invite l’exploitant à inclure les facteurs organisationnels et humains de l’exploitation du terminal dans son analyse;
  • rappelle à l’exploitant qu’il doit affecter des moyens appropriés au système de gestion de la sécurité (SGS).

Une seconde inspection est réalisée 5 mois plus tard pour examiner l’application du SGS sur les thèmes “organisation, formation” et “maîtrise des procédés, maîtrise d’exploitation” en lien avec les circonstances de l’incident. Aucun écart à la réglementation applicable n’est constaté à cette occasion. Le service inspection reconnu de l’exploitant réalise des contrôles des équipements sous pression. Leur intégrité n’est pas remise en cause par l’incident. Une expertise sur les structures béton est réalisée par une société spécialisée. Aucun désordre lié à la fuite n’a été identifié. En revanche, des recommandations sont formulées (prélèvements de carottes sur la dalle béton et étude détaillée sur le faïençage observé). L’exploitant s’engage à mener les études et expertises nécessaires pour y répondre. Elles sont programmées pour la fin d’année 2019.

Trois événements se sont produits sur le site en 2016 (ARIA 48644, 48661) et en 2017 (ARIA 50755).