Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un après-midi, dans un centre d’incinération de déchets dangereux, une fuite se produit au niveau de la chaudière de production de vapeur située après le four. La fuite de vapeur génère une surpression dans le four, qui se met alors en sécurité. L’introduction de déchets dans le four est stoppée et 2 clapets situés en aval de la chaudière et au niveau du laveur s’ouvrent pour réduire la pression de l’installation. En raison d’un non-fonctionnement du by-pass du filtre à manches, des fumées de combustion non traitées et de la vapeur d’eau se diffusent dans la salle de contrôle via la centrale de traitement d’air située sur le toit de ce bâtiment. Le rejet dure 52 minutes. Le panache de fumées est visible depuis l’extérieur du site. L’exploitant prévient la mairie.

Le chef de poste de l’unité se plaint de maux de tête. Sept opérateurs en salle de conduite et à proximité des installations sont intoxiqués. Trois d’entre eux sont transportés à l’hôpital en début de soirée pour examen médical.

Pour évaluer l’éventuel impact des rejets sur l’environnement, des prélèvements sont effectués une semaine après l’évènement sur des lichens et des végétaux suivis dans le cadre du programme annuel de surveillance. Le rapport réalisé par un organisme extérieur confirme l’absence d’impact environnemental.

La cause première de l’accident est une fuite au niveau des tubes de la chaudière de production de vapeur. L’exploitant répare les tubes concernés et procède à de nombreux contrôles des installations. L’unité d’incinération est remise en service 3 jours après l’évènement.

Suite à l’accident, des mesures sont mises en place pour prévenir l’entrée de fumées dans la salle de contrôle. Par ailleurs, la décision est prise de procéder à l’avenir à des contrôles CND (contrôles non destructifs) des tubes chaudières à chaque arrêt de maintenance et de renforcer les tubes par un revêtement métallurgique permettant de lutter contre l’abrasion et la corrosion.

Par ailleurs, l’exploitant analyse la raison pour laquelle le système de conduite n’a pas commandé l’ouverture du by-pass du filtre à manches lors de l’évènement. Il s’avère que, du fait de la programmation du fonctionnement de la chaudière, aucun paramètre contrôle et mesuré n’était réglé pour générer l’ouverture du by-pass. Ce que l’exploitant avait initialement suspecté être un dysfonctionnement se révèle ainsi être un fonctionnement conforme à la conception des installations. Il réalise une analyse de type Hazop pour vérifier si une évolution de la programmation de la chaudière est nécessaire.