Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine pharmaceutique, vers 7h30, une fuite de saumure se produit à la prise de poste du personnel. La saumure contamine le réseau de retour d’eau industrielle. Une personne observe une coloration anormale au niveau du VERTOLAYE traversant l’usine et avertit les pompiers. Un employé dévie les eaux de refroidissement, rejetées directement dans la rivière en fonctionnement normal, vers une fosse d’orage. Des contrôles de pH et de conductivité sont réalisés au niveau du VERTOLAYE et de la DORE dans laquelle se jette le VERTOLAYE. Le pH se situe entre 6,5 et 8. Aucune mortalité aquatique n’est constatée sur 3 km en aval du rejet. Vers 9 h, la conductivité du rejet est normale. Les eaux sont de nouveau envoyées dans le VERTOLAYE.

Dans le milieu naturel, 2 t de chlorure de calcium se sont déversées. L’événement est survenu pendant une période de faible débit d’eau, ce qui constitue une circonstance aggravante.

La fuite est due à une conjonction de défaillances techniques et humaines. Vers 3h30, un réacteur a été mis sous saumure pour les besoins du procédé. Une alarme de conductivité haute se déclenche sur le réseau des eaux de refroidissement, mais est acquittée par un opérateur en fabrication. Un autre opérateur des Services Techniques détecte un niveau bas au niveau des bacs à saumure, mais n’entreprend aucune action immédiate. Une défaillance sur une vanne de retour d’eau d’un réacteur est identifiée. Ce dernier est mis à l’arrêt. La remise à niveau des bacs de saumures est effectuée (le niveau ayant baissé de 28 cm) avant la prise de poste du personnel.

L’évènement met en lumière :

  • un choix pas remis en cause depuis de nombreuses années et pas assez pertinent des paramètres de suivi (conductivité non alarmé au niveau du rejet d’eaux de refroidissement) ;
  • un positionnement historique non remis en cause des seuils d’alarmes conduisant à de nombreuses alertes intempestives (alarme « conductivité » pouvant se déclencher pour une simple purge incomplète, en l’absence de perte importante de saumure) qui brouillent le message porté aux opérateurs et les empêchent de décerner les vraies situations d’urgence (banalisation des alarmes).

Suite à l’évènement, l’exploitant prévoit de :

  • définir une solution technique pour réorienter automatiquement le rejet vers la fosse d’orage en cas de détection de pollution du réseau ;
  • suivre les pertes anormales en saumure ;
  • réviser les seuils des alarmes de conductivité en sortie d’atelier de production ;
  • différencier et hiérarchiser les alarmes sur le centralisateur des alarmes de l’atelier ;
  • créer une consigne concernant la réorientation d’un rejet vers la fosse d’orage ;
  • sensibiliser le personnel sur les alarmes.