Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de produits chimiques, un rejet de 10 kg de chlorure d’hydrogène se produit au niveau d’une bride installée par un sous-traitant quelques semaines plus tôt. La libération du gaz déclenche des alarmes et une intervention d’urgence interne. L’incident n’a aucune conséquence notable.

Lors d’une opération de maintenance, le sous-traitant avait pour mission de retirer le capteur de pression d’un appareil et de le remplacer par une bride pleine. En raison du milieu corrosif (HCl), la plaque du capteur de pression était recouverte de tantale. Après avoir retiré le capteur de pression, l’appareil devait être fermé à l’aide d’une bride pleine revêtue de téflon. L’atelier du site n’en ayant pas suffisamment en stock au moment de l’intervention, une bride standard et un joint disque en téflon ont été remis au sous-traitant. Il s’agit d’une substitution réalisée classiquement.

Après l’incident, survenu quelques semaines après l’opération de maintenance, il est constaté que la bride est corrodée : un grand trou est observé à travers la plaque d’acier. C’est cette dégradation qui est à l’origine de l’émission de chlorure d’hydrogène. Lors de l’ouverture du joint à brides, l’exploitant constate qu’au lieu du joint disque en téflon qui avait été remis au sous-traitant, un joint torique en téflon a été inséré, laissant la bride en acier sans protection.

Le sous-traitant avait 40 ans d’expérience et travaillait régulièrement dans cette usine avec ce type de joints. La principale question posée par cet événement est celle de la supervision et de la vérification des interventions de maintenance réalisées par un sous-traitant. Le système de gestion de la sécurité de l’exploitant doit être révisé pour mettre en place une supervision et des contrôles après intervention. En complément, 2 mesures techniques sont mises en place immédiatement :

  • les joints disque en téflon (fabriqués dans l’atelier du site) sont dotés d’une languette en saillie permettant de les localiser facilement et de bien les identifier (absence de confusion avec les joints toriques) ;
  • une documentation est constituée lors de l’installation de joints à brides en contact avec des matières dangereuses : spécifications du joint, attestation de la part des fabricants, photographies des boulons et des joints d’étanchéité en place avant l’étape de serrage des boulons.