Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors d’une phase d’arrêt des installations d’une usine chimique, un rejet excessif de phénol se produit au niveau d’une station de traitement. L’exploitant arrête les flux après avoir identifié le problème. Un déversement de 250 kg de phénol se dirige vers le canal du RHÔNE. Le rejet dure 2 jours, représentant 0,25 t de phénol et 1 t d’acétophénone. L’exploitant précise qu’aucune incidence dans l’environnement n’est détectée.

L’accident est dû à une inversion de phase aqueuse et organique dans une colonne de lavage des effluents. Le flux organique a été envoyé à la station de traitement des effluents, diminuant son rendement et provoquant le rejet (concentration en phénol au-dessus du seuil autorisé). Lors des phases d’arrêt d’installation, ce phénomène d’inversion peut se produire car les opérateurs ajustent manuellement les paramètres de fonctionnement de la colonne. Le dernier décanteur liquide/liquide, assurant l’ultime barrière de récupération des organiques en sortie des colonnes, était arrêté. De plus, la barrière technique consistant à noyer les effluents par du cumène chaud était également inopérante du fait de l’arrêt et de l’absence de cumène. Les opérateurs ont manqué de vigilance sur les alarmes du COT mètre et du phénolmètre. Cet événement met en évidence des problèmes de conception des installations et de suivi du process lors des phases d’arrêt.

Suite à cet incident, l’exploitant révise le mode opératoire de gestion des effluents en phase d’arrêt. Il modifie le système de supervision qui permet d’ajuster manuellement les paramètres de la colonne. Il réfléchit à mettre à disposition, plus rapidement, les résultats des analyses faites sur les effluents. Il effectue des modifications afin de maintenir le décanteur et la barrière “noyage au cumène” en fonctionnement lors des arrêts techniques.