Un samedi, lors de sa ronde, un gardien détecte une odeur suspecte venant d’un silo de pellets de luzerne dans une sucrerie. Lors de la relève, il passe la consigne. Vers 1 h le lendemain, de la fumée est détectée. Le silo contenant 5 500 t de pellets est ventilé en créant des ouvertures sur le haut du bâtiment. A partir de 8h30, les pompiers évacuent des pellets. A 11h30, ils arrêtent ponctuellement l’intervention compte tenu de l’intensité des fumées et du vent qui rabat ces fumées vers la porte d’accès du bâtiment. Dans la nuit, les pompiers réalisent un trou dans la toiture du silo en retirant des tuiles sur 2 m² pour arroser le point chaud. Au matin du surlendemain, les secours sont allégés. A 20 h, le taux de monoxyde de carbone est normal et la température du foyer est descendue en dessous de 40 °C. Le bâtiment est vidé en grande partie. A 23 h, les pompiers quittent le site.

Le quatrième jour après l’accident, à 20h30, lors de la ronde de surveillance, des chutes de particules incandescentes provenant de la charpente métallique sont observées. Les pompiers reviennent et protègent le tas de pellets restant avec une bâche. Le cinquième jour, les sondes sont remises en place sur le tas restant. Les tas à l’extérieur sont bâchés jusqu’au 6ème jour.

Plusieurs facteurs sont identifiés dans les causes de l’incendie :

• première fois que des pellets de luzerne sont stockés sur le site sans formation du personnel d’exploitation sur les risques spécifiques de ce stockage ;
• température ambiante élevée durant la période estivale et seuils d’alerte des sondes de température inadaptés pour différencier les températures élevées du fait des conditions météo des températures élevées du fait de l’auto échauffement. Les valeurs apparaissent toutes en rouge ;
• absence de ventilation du silo ;
• formation des opérateurs sur le nouvel outil de silothermométrie installé en 2017 insuffisante avec notamment une absence de formalisation du suivi des courbes de température comme le prévoit la procédure.

Suite à l’incendie, l’exploitant met en place les actions correctives suivantes :

• mettre à jour les plans des bâtiments et des accès dans la procédure d’urgence ;
• mettre à jour la procédure de surveillance des pellets et réaliser une sensibilisation du personnel ;
• mettre les alarmes silothermométrie sur la supervision ;
• réaliser une formation du personnel exploitant sur le logiciel de suivi des températures et remettre en état les sondes ;
• revoir la procédure de descente des sondes avec le prestataire de mise en stock au fur et à mesure de l’ensilage ;
• étudier la mise en place d’une aération sur le silo de pellets.