Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 6 h, une éolienne, de 140 m de haut en bout de pale, s’effondre dans un parc éolien composé de 2 aérogénérateurs (3 MW). Des riverains donnent l’alerte. L’exploitant arrête l’autre éolienne ainsi que les éoliennes de même type dans 4 autres parcs. Un balisage et une surveillance sont mis en place. L’inspection des installations classées constate sur site que le mat s’est arraché de sa base en béton. Les filetages des boulons de fixation du mât sont arasés et les écrous sont arrachés. Des fissures circulaires sont présentes au niveau de la base en béton. Un arrêt de mesures d’urgence est signé par le préfet. 

Le rapport d’analyse par l’exploitant est tierce expertisé. Il est conclu qu’une survitesse de rotation des pales de l’éolienne a conduit à une surcharge de contraintes sur la structure, provoquant son effondrement. Cet emballement est consécutif au déclenchement d’un arrêt d’urgence alors que l’alimentation de secours (par batterie) des 3 pales était en défaut, sachant que le passage d’une seule pale en position d’arrêt aurait permis d’arrêter l’éolienne. Les causes de la défaillance simultanée des alimentations électriques des 3 pales de l’éolienne relèvent de :

  • la conception de l’éolienne :
    • chaque pale est alimentée par 24 batteries montées en série : la défaillance d’une seule met en défaut l’alimentation électrique de l’arrêt d’urgence de la pale. Des batteries étaient déconnectées (circuit ouvert) sur chacune des pales ;
    • le déclenchement de l’arrêt d’urgence désactive la boucle de régulation du système d’orientation des pales, rendant indisponible le contrôle de la vitesse de l’éolienne ;
  • la fiabilité des batteries : leur durée de vie est inférieure à celle annoncée par le fournisseur et donc la plupart des batteries étaient en défaut au moment du déclenchement de l’arrêt d’urgence ;
  • le paramétrage et la gestion des alarmes : tentatives de redémarrage automatique toutes les 5 minutes après un arrêt sur alarme. La détection des tensions basses n’a été effective que sur une pale sur trois ;
  • la gestion de la maintenance et de l’usure des batteries : les procédures n’ont pas été appliquées de manière correcte et les multiples alarmes sur l’aérogénérateur impliqué n’ont pas donné lieu à une analyse particulière des batteries.

L’exploitant s’engage à prendre les mesures suivantes avant redémarrage de ses installations :

  • remplacement des batteries par des batteries neuves et étude du fonctionnement et de la durée de vie des batteries avant une période d’utilisation d’un an;
  • installation de diodes de by-pass sur les batteries afin de palier un ou plusieurs défauts sur un rack ;
  • modification de la procédure de redémarrage automatique après une alarme sur le système d’orientation des pales. Cette modification impose le passage d’un technicien sur site afin de vérifier si l’éolienne peut être remise en service ;
  • vérification mensuelle de l’arrêt d’urgence par test sur site des arrêts normaux et d’urgence des 3 pales.