Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des fumées et des flammes sont observées au niveau de la trémie d’enfournement et du joint tournant d’un four de grillage d’une aciérie. Le four sert au traitement de catalyseurs pétroliers usagés. Les opérateurs donnent l’alerte. La chauffe et l’enfournement sont arrêtés. L’exploitant déclenche le POI. Les flammes cessent avant l’arrivée des pompiers. L’événement génère 150 kg de dioxyde de soufre rejetés à l’atmosphère et l’arrêt de l’atelier grillage pendant 17 heures.

Le traitement de dioxyde de soufre généré par le grillage des catalyseurs se fait dans deux filtres réacteurs en série dans lesquels du bicarbonate de sodium est injecté pour transformer le SO2 gazeux en sulfate de sodium solide donc filtrable.

Un mauvais positionnement par les opérateurs de maintenance de l’injection de bicarbonate de sodium au niveau des filtres réacteurs de l’installation de traitement des fumées est à l’origine de l’incident. Ce mauvais positionnement ne permet pas de traiter correctement les fumées et provoque une accumulation de fumées dans le tuyau d’évacuation des fumées et donc une réduction de débit d’aspiration de ces fumées vers l’extérieur. La mise en dépression du four est insuffisante. Les fumées générées par le four s’évacuent donc au niveau de l’entrée et de la sortie de four. Les flammes associées à ces fumées correspondent à la combustion de CO produit lors du grillage des catalyseurs et normalement brulé par la post-combustion associée à ce four. L’analyse de l’événement révèle également que les opérateurs de production n’ont pas su interpréter la dérive d’un des paramètres à contrôler : le débit d’évacuation des fumées. Leur formation n’était pas achevée. Par ailleurs le contrôle visuel de positionnement de l’injection ne peut pas se faire facilement par les opérateurs de production car il nécessite la mise en place d’une nacelle.

Une sensibilisation des opérateurs de production et de maintenance est effectuée par l’exploitant. L’ajout d’un moyen d’accès direct permettant de contrôler visuellement le positionnement de l’injection est à l’étude.

Cependant l’inspection des installations classées demande à l’exploitant d’aller plus loin et de revoir son organisation en termes de formation des opérateurs, mise en place d’alarmes sur le débit de fumées aspirées et asservissement à prévoir, gestion de la consommation de bicarbonate, gestion de la maintenance.