Pollution
Humain
Environnement
Economique

L’établissement comporte 2 bacs de stockage d’ammoniac liquéfié contenant au moment de l’incident 6 500 t d’ammoniac. Ces bacs cryogéniques sont maintenus à une pression inférieure à 50 mbar grâce à un système de re-liquéfaction composé de 2 étages de compression et refroidissement par des échangeurs à eau de mer. Le gaz est liquéfié et réinjecté dans les bacs de stockage après détente. Entre ces 2 étages, un séparateur assure la protection des compresseurs du 2ème étage en cas d’entrainement d’ammoniac liquide ou d’huile.

Vers 19h, dans une usine de fabrication d’engrais et de produits chimiques azotés, l’exploitant stoppe la production d’ammoniac suite à une série de déclenchements de compresseurs du système de réfrigération du stockage d’ammoniac et établit une cellule de crise. Le site se retrouve sans redondance de compresseur, ce qui pourrait conduire à un manque de réfrigération de gaz et par conséquent à une augmentation de pression dans le circuit d’ammoniac, avec le risque d’émission à l’atmosphère par les soupapes de décharge. En attendant les réparations des compresseurs, et afin de limiter l’impact d’un rejet d’ammoniac, l’exploitant met en œuvre :

  • la possibilité d’envoi du gaz sur un brûleur ;
  • une torchère mobile ;
  • un système d’absorption de l’ammoniac dans un bac ;
  • des moyens d’aspersion au niveau des soupapes.

L’inspection des installations classées encadre le redémarrage des installations par un arrêté de mesures d’urgence. Il est autorisé 15 jours après l’incident sur justification de l’exploitant du bon état des équipements suite à l’entrée d’eau, d’une capacité de compression suffisante et sous réserve du maintien du dispositif de torchage.

La perte successive de plusieurs compresseurs est due à la migration de l’eau de refroidissement dans l’un des compresseurs du 1er étage dont le fond de culasse a été perforé (dégradation ponctuelle qui pourrait être liée à un défaut métallurgique d’origine). L’eau a ensuite migré dans le séparateur, une alarme niveau haut s’est déclenchée. Un système de purge a été mis en place par les opérateurs, mais le débit d’évacuation n’était pas suffisant pour vidanger la quantité d’eau arrivant par la perforation. L’eau s’est ainsi infiltrée jusqu’au 2ème étage de compression entraînant les arrêts successifs des compresseurs.

Suite à cet incident, l’exploitant prend les dispositions suivantes :

  • augmenter le diamètre de purge du séparateur et ajouter un bac récupérateur ;
  • mettre en place une procédure visant au repli des ateliers en cas d’alarme niveau haut sur le séparateur ;
  • revoir le programme de maintenance préventive des compresseurs avec contrôles de l’épaisseur des fonds de cylindre ;
  • s’équiper avec un nouveau compresseur en équipement de secours ;
  • étudier la mise en place d’un dispositif de secours passif en cas de perte des moyens de compression.