Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une surchauffe d’une cellule se produit dans une malterie. Le 14/08, lors du transfert de 40 t de malt d’une cellule vers le silo malt en vue du chargement d’un train, les opérateurs constatent un colmatage dans la cellule. Le malt s’écoule mal. La température, contrôlée à l’aide d’une caméra thermique, indique 25 à 30 °C, comparable à celle des cellules voisines. Cette température est surveillée. Les essais d’ensilage sont poursuivis le 16/08 en grattant le malt, sans succès. Vers 16 h, le grain situé au cœur de la cellule tombe, mettant en évidence l’échauffement du stockage. Les températures mesurées vont de 60 à 80 °C et des odeurs inhabituelles sont perçues. L’exploitant appelle les pompiers et les fournisseurs pour inerter la cellule. Les secours constatent le dépassement du seuil critique de la LIE et vu les délais de livraison, l’inertage ne peut avoir lieu. Les énergies sont coupées. De la mousse est déversée par le haut de la cellule. Un arrosage est mis en place par le bas. Un employé est légèrement blessé à un doigt. Le voisinage est évacué, le trafic ferroviaire est interrompu pendant 2h20 et la circulation routière est coupée sur la N151 pendant 5 h. Après la baisse de température et de LIE, le malt est vidangé le 17/08 de 1 h à 15 h. Le personnel reprend le travail ce même jour. La quantité de malt perdue est de 130 t, les 3 cellules voisines ayant été impactées lors du refroidissement (eau et mousse). Une entreprise spécialisée nettoie les bâtiments et la cour.

Les caractéristiques du malt stocké et la température extérieure élevée (plusieurs jours à près de 40 °C) seraient à l’origine de l’échauffement. Ce malt spécifique, peu utilisé sur le site, a un taux d’humidité plus élevé que les autres malts (7 % au lieu de 4-5 %). Sa coloration est plus foncée. Sa concentration en sucre, plus élevée, a entraîné une caramélisation en périphérie lors du touraillage. L’exploitant constate la présence de mottes à la sortie du dégermage. La durée de chauffage est plus longue que pour les malts classiques (6 h de plus). Aucun contrôle de température n’est réalisé en sortie de touraillage avant ensilage. Lors de l’incident, le malt était présent depuis 10 jours dans la cellule. L’étude de danger mentionne que le malt reste dans les cellules au maximum 48 h, justifiant ainsi l’absence de sondes de température.

Aucune nouvelle production de ce type de malt n’est réalisée tant que la température extérieure reste élevée. L’exploitant prend les mesures suivantes :

  • retournement du malt pendant l’étape de séchage pour éviter toute prise en masse ;
  • installation de capteurs de température dans les 6 cellules pouvant recevoir des malts spéciaux ;
  • création d’une fiche de suivi de fabrication avec les consignes particulières de surveillance et de fabrication pour ce type de malt ;
  • rédaction d’une procédure de production pour maîtriser le touraillage et les actions à entreprendre en cas de couche non uniforme et humidité élevée ;
  • stockage de granulés de CO2 (nécessaires pour l’inertage de cellules) ;
  • transilage au bout de 48 h.

L’inspection des installations classées demande à l’exploitant de réaliser une analyse de risques avant démarrage de la fabrication d’un malt spécifique. Le plan d’intervention en cas d’accident sur le site est revu. Le personnel intervenant doit être formé et entraîné à sa mise en œuvre, notamment à l’isolement hydraulique du site.