Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 14h25, dans une usine de fabrication de produits chimiques, une détonation se produit, puis un feu se déclare sur une tuyauterie dans un atelier d’électrolyse. Des flammes s’échappent de la tuyauterie qui se déverse dans un réservoir à ciel ouvert de 75 m³, contenant des effluents de l’électrolyse (eau, HCl, NaOH, Na). Le personnel déploie des lances incendie pour arroser le réservoir par le bas. Vers 14h30, les pompiers refroidissent les installations par le haut depuis une plateforme. Suite au constat de la reprise de flamme lors de la baisse de l’arrosage, l’exploitant arrête la production vers 15 h, ce qui permet de faire cesser l’incendie. Les pompiers procèdent à un contrôle au moyen de la caméra thermique sur les tuyauteries surplombant le réservoir, puis quittent les lieux vers 16 h.

Le réservoir époxy et 3 tuyauteries plastiques sont brûlés. L’unité d’électrolyse est à l’arrêt pendant un peu plus de 24 h.

L’équipement à l’origine de l’événement est la tuyauterie d’écoulement du trop-plein de la garde hydraulique hydrogène de l’unité électrolyse (condensats). Cette tuyauterie dispose d’une mise à l’atmosphère. Cette dernière est connectée à la cheminée d’évacuation de l’hydrogène de la garde hydraulique alors qu’elle aurait dû être indépendante. De l’hydrogène est donc présent en permanence dans la tuyauterie qui se déverse dans le bac des effluents qui est à l’atmosphère. Une surpression d’hydrogène dans le réseau a conduit à un échappement de gaz vers le réservoir des effluents liquides. Une opération de maintenance était en cours sur le four de production d’acide chlorhydrique situé à proximité. Une étincelle liée aux travaux sur le four ou à un équipement électrique défectueux, a entraîné la détonation du nuage d’hydrogène puis l’incendie.

La zone ATEX n’était pas identifiée lors des travaux sur le four car l’hydrogène ne devait normalement pas être présent dans la zone. La conception de l’installation n’était pas conforme au schéma utilisé pour l’analyse de risques (HAZOP), en revanche, une version “tel que construit” existe mais n’aurait pas été communiquée.

Pour redémarrer les installations le jour suivant, l’exploitant réalise les actions suivantes :

  • modification des installations pour mise à l’atmosphère indépendante de la tuyauterie de trop-plein de la garde hydraulique, 
  • contrôle des équipements électriques de la zone,
  • vérification de l’historique des modifications de l’installation,
  • vérification des analyses de risque (HAZOP) des circuits hydrogène, chlore et acide chlorhydrique,
  • contrôle de la détection hydrogène dans l’unité,
  • identification des tuyauteries.

Le site a déjà connu divers accidents depuis 2015 (ARIA 48354, 48177).