Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 20 h, un barrage s’effondre lors de sa première mise en eau effectuée durant la période de la mousson. La rupture se produit sur la digue de col, d’une hauteur de 16 m. 500 hm³ d’eau sont libérés. 6 villages sont instantanément submergés. 27 personnes sont retrouvées mortes et des centaines sont portées disparues. L’onde de submersion atteint le Cambodge 3 jours plus tard. 17 villages y sont détruits.  Des dizaines de milliers d’animaux d’élevages meurent. De nombreuses infrastructures routières sont détruites ou endommagées. Les secours, de plusieurs nationalités, portent assistance aux milliers de sans abri dans la zone sinistrée.  

Le barrage était en cours de construction sur le MÉKONG depuis février 2013. Sa mise en eau avait commencé en avril, pour une mise en service prévue en février 2019.

Selon un groupe d’experts internationaux indépendants, la cause fondamentale de l’accident résulte de la qualité des fondations du barrage. Ces fondations sont composées d’une formation hétérogène (latérite) assise sur un substrat rocheux basaltique fracturé. La latérite, perméable, couplée à l’existence de chemins préférentiels d’infiltration et à l’absence d’un système de drainage efficace, ont favorisé le phénomène d’érosion interne. L’érosion et l’affaiblissement de la compacité de la fondation ont affecté la stabilité statique du barrage, engendrant des mouvements de terrain en crête, suivis de l’écoulement incontrôlé de l’eau de la retenue. Les premiers mouvements de terrain ont été constatés visuellement 30 heures avant le déversement. L’évacuateur de crue de ce réservoir, constitué d’un seuil déversant de type labyrinthe, ne permettait pas, en situation d’urgence, de contrôler ou d’abaisser rapidement le niveau du réservoir lorsque les premiers signes de défaillance ont été observés pour une côte de retenue inférieur à la côte de ce seuil. Les vidanges de fond du barrage principal n’étaient de toute manière pas capable d’abaisser le plan d’eau pendant la crue.

Même si les précipitations enregistrées durant le mois de la catastrophe étaient importantes, le niveau du réservoir était sous la côte maximale d’exploitation et donc inférieur à la côte de dimensionnement du barrage de col talus.

Le groupe d’expert recommande notamment :

  • que des investigations approfondies soient réalisées sur les barrages dont les fondations comprennent des couches de latérite (notamment les autres barrages du même projet) ;
  • que des experts soient présents lors du remplissage des réservoirs afin de pouvoir interpréter les relevés et inspecter les éléments structurels du barrage ;
  • que des voies d’accès soient prévues et entretenues pour réaliser des inspections visuelles en tout temps (mousson également) et l’intervention en cas d’urgence.