Vers 11 h, dans un centre de récupération de déchets métalliques, un feu se déclare sur une citerne métallique alors qu’un opérateur la découpe à l’aide d’un chalumeau. La citerne de 30 m³ contient un fond de fioul (1 t). Ce dernier s’enflamme lorsque la découpe arrive à son contact. L’opérateur tente, sans succès, une extinction avec RIA.  Les pompiers attaquent l’incendie à l’aide d’une lance branchée sur le poteau incendie public. Les flammes restent cantonnées dans le volume de la cuve, sauf au niveau des trous d’homme et de la fente de découpage. L’incendie génère une colonne de fumée dense jusqu’à 15 m de haut. L’intervention se termine vers 12h30.

La quantité de fioul brûlée est estimée à 292 kg produisant ainsi 3 500 m³ de fumées. Les vannes d’isolement n’ont pas été fermées lors de l’incendie. Le fioul non brûlé reste confiné dans la citerne. Les eaux d’extinction n’ont pas ruisselé au-delà d’une surface restreinte de la dalle béton autour de la cuve. Un hydrocureur pompe le contenu de la cuve et nettoie ses alentours.

La veille du sinistre, l’ancien patron, souvent présent sur les lieux, a donné consigne à l’opérateur de couper les citernes encombrantes. En effet, des travaux de plusieurs mois sur la presse-cisaille, puis une panne de 3 semaines de celle-ci ont généré un engorgement du site. L’opérateur a alors coupé une citerne (vide). Le lendemain, vers 9h30, l’opérateur découpe le châssis de la citerne dans laquelle il reste un fond de fioul. Vers 10 h, le responsable d’exploitation lui interdit de couper la citerne. Ne respectant pas l’ordre, l’opérateur reprend le découpage sans que le responsable d’exploitation ne s’en aperçoive. Le résidu de fioul s’autoenflamme dès le contact avec la flamme du chalumeau qui transperce l’enveloppe de la cuve. La citerne faisait partie d’un lot arrivé en avril sur le site malgré une vidange incomplète et l’absence de certificat de dégazage.

Lors de sa visite sur site, l’inspection des installations classées constate plusieurs non-conformités :

• La découpe au chalumeau a été réalisée à moins de 5 m des cases de stockages de cartons et plastiques (contre 8 m minimum autorisés) ;
• L’exploitant ne dispose d’aucune consigne d’exploitation ou consigne d’intervention écrite ;
• La salarié ayant réalisé la découpe, présent depuis plusieurs années dans l’entreprise, n’avait pas été formé au risque incendie ;
• Les RIA ne font pas l’objet de vérification périodique et leur débit s’est révélé insuffisant.

Suite à l’accident, l’exploitant :

• Forme ses employés au risque des produits inflammables et au risque incendie ;
• Achète des extincteurs à poudre ;
• Fait un rappel écrit des responsabilités hiérarchiques / clarifie et fait appliquer l’organigramme ;
• Affiche la liste des produits et matériaux interdits en réception ;
• Renforce les critères d’acceptation : les citernes et cuves sans certificat de dégazage seront interdites sans exception.