A 9h30, un ouvrier d’une sucrerie constate la présence de trois flaques au sol à côté de la rétention des cuves d’acides. Après observation, la fuite s’est produite au niveau d’un piquage sur la cuve de stockage de la solution d’acide chlorhydrique à 4,4 % utilisée certains dimanches en campagne sucrière pour le nettoyage des caisses d’évaporations. Le système de gestion automatisé des effluents, installé au niveau de la fosse de la rétention, déverse la solution au sol, hors de la rétention, au lieu de la renvoyer dans la cuve (fonctionnement normal du système de commande mis en place en cas de présence d’effluent acide dans la rétention). L’ouvrier avertit l’animateur sécurité du site. Ce dernier fait évacuer la zone. La pompe de la fosse de la rétention qui a envoyé l’effluent hors de la rétention est arrêtée. Le fond de cuve restant, 3 m³, est vidangé vers la cuve voisine pour stopper la fuite. L’enrobé de la zone permet de contenir les flaques. L’animateur sécurité, équipé des EPI adaptés, nettoie la zone à l’aide d’un RIA pour diluer l’effluent avant rejet via le collecteur d’eaux pluviales. Ce collecteur rejoint le caniveau qui conduit les eaux pluviales et effluents de l’usine vers l’océan distant de 100 m. Le rejet vers l’océan, non direct, se produit au niveau d’une plage de galets, puis par infiltration au niveau de la frange du littoral.

Au regard de l’absence de produit au sol à la prise de poste du personnel, à 7 h, la fuite s’est produite sur une durée maximale de 2h30. Le volume de la solution d’acide chlorhydrique déversé hors de la rétention est d’une centaine de litres maximum. Une inspection visuelle au niveau de la frange du littoral est réalisée le 16/05. Aucune mortalité de poisson n’est observée.

La fuite serait liée au remplacement récent d’une partie de la canalisation (fin du chantier 3 jours avant la fuite). Ces travaux auraient fragilisé le piquage de la cuve, provoquant la fissure.

De plus, une défaillance au niveau de la sonde de pH de la pompe de la fosse de rétention des cuves d’acides a conduit à l’ouverture de la vanne automatique et au déversement de l’effluent acide vers l’extérieur de la rétention (pH<5,5 : vanne automatique fermée et effluent pompé vers la cuve d'acide ; pH> 5,5 : vanne ouverte vers l’extérieur de la rétention).

Suite à cet incident, l’exploitant supprime l’asservissement de la pompe au pH-mètre. Dorénavant, le démarrage de la pompe est manuel après contrôle du pH par les équipes en interne. Une alarme sur le pH-mètre, programmée pour un pH < 5,5, permet d'intervenir en cas de présence d'effluent acide dans la rétention. Une vérification du pH-mètre est intégrée dans le plan de suivi de l'instrumentation du service régulation de l'usine.

Un prestataire vérifie les piquages et les soudures, ainsi que l’étanchéité de la cuve de stockage d’acide chlorhydrique. L’exploitant actualise la procédure de gestion des déversements chimiques au sol et sensibilise le personnel intervenant.