Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 14h30, une explosion suivie d’un incendie surviennent dans le garage d’une maison d’habitation dans lequel sont réalisés l’entreposage et les préparatifs de plusieurs spectacles pyrotechniques. Un artificier décédé, un blessé très grave et un blessé plus léger mais très choqué sont à déplorer. Le garage est en grande partie détruit (seuls les murs ont résisté) et la maison d’habitation fortement endommagée (toiture, charpentes…).

Le garage contenait les artifices livrés dans les semaines précédentes par deux sociétés distinctes, un fabricant de feux d’artifices et un organisateur de spectacles pyrotechniques, en vue de la réalisation de plusieurs tirs pour des communes de la région et hors région.

Plusieurs infractions réglementaires sont relevées :

  • inconnu de l’administration, le site aurait dû, étant donné les quantités totales de matières actives impliquées, relever du régime de l’enregistrement pour le stockage (rubrique ICPE 4220) et de l’autorisation pour le montage/mise en liaison pyrotechnique (rubrique ICPE 4210) et disposer d’une étude de sécurité du travail approuvée au titre du code du travail ;
  • le stockage et les opérations de fabrication (montage d’inflammateur ou mise en liaison) étaient réalisées dans le même local, ce qui est formellement interdit par le code de l’environnement et par le code du travail ;
  • les 3 intervenants, intermittents du spectacle employés par le fabricant d’artifices n’avaient pas tous le certificat de qualification requis ;
  • au moment de l’accident, les intervenants installaient les systèmes d’allumage sur les artifices. Cette opération se fait habituellement sur le lieu de tir, avant le spectacle (il est autorisé de le faire avant l’arrivée sur le lieu de tir uniquement dans le cas d’artifices le prévoyant dans leur certificat de conformité et avec montage du capuchon de protection de l’inflammateur) ;
  • le transport des artifices montés vers le lieu de tir allait être réalisé avec un véhicule de location classique (non ADR). Ce type de véhicule n’est utilisable qu’en-dessous d’une certaine quantité de matière active. Au vu des données disponibles, le respect de ce critère n’est pas certain ;
  • l’une des communes qui allait être livrée pour la réalisation d’un tir est située à 120 km, alors que la réglementation sur le stockage temporaire d’artifices avant un tir fixe une distance maximale de 50 km.

Le sinistre serait lié à la mise à feu accidentelle d’un artifice déballé et équipé de son inflammateur suite à une agression (choc, flamme, …) d’origine inconnue. Plusieurs autres éléments restent inconnus, en particulier :

  • Les quantités de produits, emballés et déballés, présents dans les locaux ;
  • La nature exacte de l’opération réalisée au moment de l’accident (mise en liaison, équipement d’inflammateur, …)
  • La nature des effets générés (réaction en masse, flux thermiques…).