Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 0h20, un feu se déclare dans un hangar d’ensachage et de stockage de produits finis d’une usine de fabrication d’aliments pour animaux. Légèrement intoxiqués, 3 employés sont transportés à l’hôpital. Malgré l’intervention des pompiers, le bâtiment de 3 000 m² est entièrement détruit, mais les installations de production sont épargnées. Les cellules voisines de stockage de produits chimiques sont épargnées, mais endommagées par la chaleur de l’incendie et les projections d’eaux d’extinction. Les installations électriques ne sont coupées que vers 3 h, après l’explosion d’un jeu de barres au sein du transformateur général basse tension. Ces dernières, endommagées, obligent l’exploitant à arrêter la production, 40 employés sont en chômage technique. L’obturateur du réseau permettant de confiner les eaux d’extinction n’ayant pas fonctionné, ces dernières rejoignent le ru en contre-bas. Elles sont récupérées dans le bassin d’orage de la ville voisine.

Les dommages matériels et les pertes d’exploitation (11 jours sans activité) sont estimés entre 4 et 5 millions d’euros.

La piste de la malveillance est privilégiée : 5 départs de feu ont eu lieu, 3 au niveau des bureaux qui sont maîtrisés vers 1h30 et 2 au niveau du hangar. Le feu du hangar est maîtrisé le lendemain vers 14 h. Un employé en cours de licenciement et déjà suspecté de faits similaires (plusieurs maisons brûlées), est appréhendé avec un complice qui faisait le guet (en 2011, un incendie d’origine suspect a déjà eu lieu sur ce site). Il est condamné à 3 ans de prison, son complice à 12 mois dont 4 avec sursis.

Un arrêté préfectoral de mesures d’urgence est pris pour interdire le redémarrage de la production. Pour redémarrer son installation, l’exploitant doit :

  • vérifier et remettre en conformité ses installations électriques ;
  • sécuriser les accès et la circulation du site ;
  • faire expertiser les cellules de stockage des produits chimiques pour s’assurer de leur bon état (notamment contrôle de la structure béton des murs coupe-feu) ;
  • analyser les eaux d’extinction puis les faire pomper dans le bassin d’orage par une société spécialisée ;
  • faire éliminer les déchets issus de l’incendie par une société spécialisée ;
  • mettre en place une organisation compensatoire tant que les systèmes de détection et défense incendie des bâtiments ne sont pas opérationnels ;
  • réparer l’obturateur du réseau.

Enfin, l’exploitant doit fournir à l’inspection des installations classées un rapport d’accident.