Un incendie et une petite explosion se produisent sur une ligne d’aspiration de poussières de Zinc. Le détecteur d’étincelles de marque Grecon a détecté une particule incandescente sur la ligne d’atomisation vers 21h35. La ligne a automatiquement été mise à l’arrêt. 30 secondes plus tard un feu s’est déclaré au niveau des filtres à manches du système de filtration. Après détection de ce feu par un opérateur, la production est mis à l’arrêt. Les pompiers sont alertés. Le Plan d’Urgence est déclenché. Un périmètre de sécurité de 100 m est mis en place. La circulation est interrompue sur l’E25, la ligne de chemin de fer et la voie verte. Les pompiers laissent le feu confiné à la trémie de récupération des poussières s’éteindre. La température en sortie chute rapidement. Le plan d’urgence est levé à 23h05. Les clapets d’explosion au niveau du filtre ont joué leur rôle en évacuant la surpression. La structure métallique du filtre a été endommagée et les manches du filtre ont brûlé.

L’incident provient de l’arrivée d’une particule incandescente dans le filtre qui a mis le feu aux manches. Le clapet de sécurité, dont la fermeture est activée par la détection d’étincelles, s’est refermé trop lentement (> 1 seconde) laissant passer des particules incandescentes jusque dans le filtre malgré la détection. Cela pourrait être dû à l’encrassement du clapet. La dernière vérification date du 23/04/2018, alors qu’il doit être contrôlé hebdomadairement. Lorsque le clapet met plus d’une seconde à se fermer, une maintenance est nécessaire pour le nettoyer et enlever le dépôt de zinc accumulé sur son axe (métallisation). Le deuxième scénario était que le détecteur Grecon n’ait pas réagi aux premières étincelles. Pourtant, 98 % de la zone de passage de la virole à la sortie de la ligne d’atomisation est balayée par 3 détecteurs. Lors du contrôle hebdomadaire des détecteurs, on vérifie qu’ils fonctionnent et on vérifie la propreté de la cellule. Ce contrôle a été effectué juste avant l’explosion. Le nombre de détecteurs Grecon et leur contrôle rend donc cette hypothèse peu probable.

En ce qui concerne l’origine des particules incandescentes, on remarque sur les caméras de surveillance, que les étincelles apparaissent entre les deux injecteurs de la ligne d’atomisation et ne proviennent pas de ceux-ci. L’hypothèse est que des particules sont entrées en contact avec le chenal (> 500°C) et se sont enflammées. Elles ont ensuite été aspirées dans la virole.

Suite à l’événement, l’exploitant a déterminé des tâches (inspections/maintenance) avant démarrage et la périodicité de ces contrôles (check-list) via un logiciel de GMAO. Le système d’actionnement du clapet de sécurité a été modifié par la mise en place de purges rapides qui assurent une fermeture plus rapide du vérin et donc du clapet. L’exploitant étudie la faisabilité d’empêcher la remontée de particules fines après contact avec le chenal.