Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 3h30, un brouillard d’acide nitrique 30/40 % se produit dans un atelier de traitement de surface d’une entreprise aéronautique. Le système de détection des vapeurs de la cuve déclenche l’alarme. Le personnel est évacué et mis en sécurité conformément au protocole interne. Les pompiers sont appelés. Vers 8h30, l’activité de l’atelier reprend.

La cuve de traitement de surface à l’origine de l’événement dispose d’une sonde de niveau déportée équipée d’un évent pour les effets vases communiquant avec la cuve. L’approvisionnement en eau déminéralisée de la cuve se fait par une électrovanne. Elle est fermée au moment de l’accident, mais elle fuit. Le niveau dans la cuve augmente donc jusqu’à atteindre le niveau de l’évent de la sonde déportée. Le bain fuit par cet évent situé au-dessus d’une rétention. Dans cette rétention se trouve la canalisation d’air comprimé. L’acide nitrique perce la tuyauterie et le mélange d’acide nitrique et d’air comprimé génère un brouillard d’acide dans l’atelier.

La fuite de l’électrovanne provient d’un problème de corrosion (matériau en laiton) avec l’eau déminéralisée. L’alimentation de la cuve se faisait initialement en eau potable. Mais pour des raisons de qualité de process et de mise en circuit fermé (recyclage de l’eau), l’alimentation de l’atelier de traitement de surface se fait depuis quelques années en eau déminéralisée augmentant ainsi le risque de corrosion sur certains équipements. Le programme de maintenance des équipements n’a pas été modifié à l’époque du changement de la nature de l’eau utilisée.

Suite à l’accident l’exploitant prévoit de rajouter une électrovanne en tête de ligne pilotée par les sondes de niveau très haut des cuves d’acides nitriques. Par ailleurs pour éviter tout écoulement, il décide de positionner directement dans la cuve le déport de sonde de niveau. Les électrovannes sont changées. Il n’y a pas de maintenance préventive supplémentaire définie sur les équipements du réseau, les critères de surveillance étant difficiles à mettre en œuvre. Néanmoins une vigilance est portée sur le type de matériel nouvellement installé sur la ligne d’eau notamment en termes de compatibilité des matériaux et de qualité de l’eau. Le retour d’expérience de cet événement amène l’exploitant à avoir un œil plus critique sur les matériaux proposés par ses fournisseurs.