Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le citrofeed est constitué d’une fraction de maïs après extraction du glucose et de retentat de fermentation dont une partie est constituée du substrat résiduel de tourteau de colza consommé lors de la fermentation. Ces produits sont séchés avant d’être stocké en silo.

Lors du chargement d’un camion vrac de citrofeed est en cours dans le bâtiment attenant au silo de stockage, le produit arrête de s’écouler. L’opérateur décide d’ouvrir la trappe de visite du silo afin de vérifier l’écoulement. Au moment de l’ouverture, une explosion se produit. Le feu se propage d’une part, via le circuit de chargement jusqu’au camion, enflammant sa bâche et certains équipements, et d’autre part au travers du silo provoquant l’ouverture des évents d’explosion. Le silo de 500 m³ mesure 30 m de hauteur et contient 65 t de fibres de maïs, soit 23% de sa capacité de remplissage. Le silo est en fibre de verre avec un isolant en polyuréthane. Le POI est déclenché. Les pompiers sont alertés. A leur arrivée, l’exploitant évacue le camion du hall de chargement et maitrise le feu dans ce local. Les premières informations fournies par l’exploitant aux pompiers indiquent un feu de surface maîtrisé. Après avoir repéré des points chauds en surface du silo à l’aide d’une caméra thermique, les pompiers décident de vidanger le silo et de le refroidir par aspersion d’eau sur le dessus. A 20h45, après avoir évacué 4 t de matière, des braises apparaissent au niveau de la trappe de visite. Une nouvelle explosion se produit déclenchant un incendie généralisé du silo. Le silo brûle en même temps que la matière, comme une bougie et risque de s’effondrer. Les pompiers ont des difficultés à éteindre puisque l’eau n’arrive pas à pénétrer et fait prendre en masse le produit. Après plusieurs tentatives, les pompiers décident à 6h du matin, de laisser brûler. Vers 9 h, une société spécialisée débute le démontage du silo et provoque une ré-inflammation de la matière. A 14h50, le silo est démonté et l’incendie éteint. Un ramassage mécanique des résidus de combustion sur 0,1 ha est réalisé. 60 t de déchets solides ont été générés. Le scénario d’accident n’avait pas été envisagé dans l’étude de danger. Le coût de la destruction du matériel s’élève à 330 k€ et le coût de la remise en service à 100 k€.

L’auto-échauffement du produit est dû à une accumulation de produit sur les parois pendant plusieurs semaines et à la présence d’humidité dans le produit. Lors du chargement du camion, un bouchon se produit. L’ouverture de la trappe par l’opérateur entraîne un appel d’air qui génère une flamme.

L’exploitant intègre le scénario dans son étude de danger en prévoyant des contrôles de température dans le refroidisseur et le silo ainsi qu’un contrôle de l’hygrométrie dans le sécheur avec des alarmes. Des consignes sont mises en place avec vérification visuelle de l’absence de résidus de produits dans le silo après vidange. Le nouveau silo est équipé d’évents et sa hauteur réduite de 10 m.