Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche, un feu de granulés de luzerne se déclare sur un silo plat de 12 000 t. Une forte odeur de fumée est ressentie sur la commune voisine. La zone de combustion est située à 4-5 m au milieu du tas. La température du point chaud se situe entre 400 et 500 °C. L’exploitant évacue 500 t de granulés le jour même. Le lendemain, 750 t sont évacuées. Les granulés de luzerne non touchés par le feu sont analysés puis dirigés vers un autre site du groupe avec une procédure de vérification de la température à l’arrivée. Les pompiers alertés aident à l’organisation du protocole de vidange. Le surlendemain, après une pause pendant la nuit, la vidange reprend avec une augmentation de la rotation des camions organisée 24h/24 pour l’évacuation. Les pompiers débutent un arrosage avec parcimonie du tas en combustion pour faire baisser la température et abattre les poussières. Après une évacuation de 850 t de pellets, les évacuations sont arrêtées au 1er contact avec les produits chauds. Les secours mettent en place une nouvelle procédure avec évacuation des produits chauds vers une zone de déchargement créée sur le site. Ils arrosent les pellets en combustion. Les eaux d’extinction sont recueillies dans un bassin créé sur le site. L’incendie est éteint 4 jours plus tard.

L’hypothèse d’une fuite d’eau en toiture ou d’une infiltration d’eau via la dalle a été écartée du fait du positionnement du point chaud à 4 m au milieu du tas. Une infiltration aurait conduit à créer un point chaud de type cheminée (du haut du tas vers le bas). Un problème de process semble exclu, car les produits stockés sont issus de la 1ère coupe de luzerne d’avril 2017. Les produits, avant d’arriver sur le silo, ont été stockés dans un autre silo pendant 3 mois et surveillés. Ils ont subi plusieurs tamisages pour évacuer la poussière. L’hypothèse, d’une livraison d’un chargement mouillé par une pluie ou un orage si le transporteur n’a pas fermé ou bâché correctement sa benne est également exclue car l’analyse de la pluviométrie sur la période de remplissage du silo sur la zone du point chaud a montré une absence de pluie sur cette période. Dans son analyse post accident, l’exploitant a cependant un doute sur une livraison d’un camion correspondant à une formulation constituée d’un mélange de 3 cellules. Cependant, cette hypothèse lui apparaît peu probable étant donnée la faible quantité reçue, la température détectée non excessive, l’absence de réclamation des clients de cette formulation et l’absence d’autres éléments probants en provenance du silo de livraison.

Avant la remise en état du silo, l’exploitant révise les procédures de gestion des expéditions/réceptions et d’intervention sur son installation. La silothermométrie est changée et renforcée, le silo entièrement révisé.