Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 9h35, une fuite d’ammoniac se produit dans le bâtiment confiné de 1 500 m² d’un abattoir contenant 8,8 t d’ammoniac. Une concentration de 1 000 ppm est relevée dans ce dernier. Un périmètre de sécurité de 300 m est mis en place. Les 320 employés sont évacués dans un gymnase de la ville. Légèrement intoxiqués, 4 d’entre eux sont transportés à l’hôpital. La route départementale passant devant l’usine est coupée à la circulation. A 12h07, le plan “ORSEC” est activé. Les pompiers stoppent la fuite en actionnant une vanne, puis mettent en place une ventilation mécanique pour accélérer le renouvellement d’air. Vers 15h20, la concentration relevée est entre 150 et 300 ppm. Les 1 400 porcs encore vivants sont évacués vers un autre abattoir. L’activité ne reprend que le surlendemain.

L’exploitant indique qu’une quantité d’ammoniac comprise entre 200 et 400 kg a été relarguée. L’accident s’est produit sur la station de vannes alimentant la première zone d’un tunnel de ressuage (refroidissement rapide). Cette station est située dans les combles, dans un espace confiné. Un joint monté entre 2 brides plates (vanne Retour poste) a cédé sous l’effet de la pression d’ammoniac.

Cette surpression d’ammoniac est due à un incendie dans un coffret électrique qui a entraîné la coupure d’alimentation de l’automate pilotant l’installation frigorifique. Sans alimentation électrique, les électrovannes de la station de vannes se sont fermées et ont emprisonné l’ammoniac alors que les apports en chaleur étaient au maximum. Ce dernier, contenu dans les tubes et les batteries, est monté en pression. La surpression s’est évacuée au niveau du joint de la vanne Retour poste, la station de vannes n’étant pas équipée de système de décharge. L’exploitant prévoit d’équiper la station de vannes d’un système type clapet de décharge.

A la suite de cet accident, l’inspection des installations classées se rend sur place le 11/01/2018 pour vérifier le respect de la réglementation en terme de suivi des équipements sous pression (ESP) intégrés aux groupes réfrigérants. Elle constate que la liste des ESP est incomplète, que le contrôle des ESP des groupes froids n’est pas réalisé et qu’il n’y a pas de dispositif de protection sur le circuit NH3 concerné par l’accident. Un arrêté préfectoral de mise en demeure de régularisation du suivi des ESP est proposé au Préfet.