Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare dans un centre de tri et de compostage des déchets de 2 000 m². Vers 7h10, un opérateur sent une odeur de brûlé en pénétrant dans le bâtiment process pour réaliser les contrôles avant démarrage de l’installation. Il aperçoit des flammes au niveau du convoyeur d’affinage à 6 m de hauteur. Le personnel est évacué. Les pompiers combattent différents départs de feu toute la journée, notamment sur la partie bio-filtre. Une fumée importante se dégage. Les secours restent sur place jusqu’à 13 h le 28/10. Ils reviennent le lendemain à la suite d’un nouveau départ de feu. Les fumées dues à la combustion lente des déchets persistent longtemps après extinction.

La société exploite une usine de tri mécano-biologique. Les déchets sont placés dans un tube de pré-fermentation et y séjournent 4 jours. Après tri et déferraillage, ils séjournent 3 semaines dans des tunnels de fermentation, puis 5 semaines dans les casiers de maturation. Le compost est ensuite affiné et stocké (jusqu’à 2 000 t) en andains de 3 m de hauteur sur une dalle bituminée à l’extérieur de l’usine.

Les eaux d’extinction, confinées sur le site, rejoignent la première lagune. Une entreprise spécialisée la vide pour éviter son débordement. Un rejet noirâtre et odorant est constaté dans le fossé reliant les 2 lagunes au bassin tampon. Ce rejet provient d’un défaut de l’obturateur gonflable censé boucher une canalisation reliant la lagune au bassin tampon. La fuite est maîtrisée. Le personnel pompe les eaux polluées du bassin tampon pour traitement ultérieur. La 2ème lagune est également vidée.

Le bâtiment est détruit ainsi que le bio-filtre et les ventilateurs de la désodorisation. Les équipements, les convoyeurs et les armoires électriques ont brûlé. Le tri mécano-biologique est hors-service. Le tube de pré-fermentation doit être vidé des déchets en cours de traitement, 475 t de compost sont détruites ; 3 employés sont en chômage technique.

L’incendie est parti d’une cellule de refus de tri métallique, au sol, sous le convoyeur. Au regard des masses de métaux fusionnés retrouvées à cet endroit, la température a pu monter au-dessus de 1 200 °C. La cause n’est pas identifiée, les experts avancent l’hypothèse d’une possible montée en température de piles au lithium.

Dans l’urgence, les bennes de collecte sont détournées sur l’incinérateur du Mans, mais ce mode de fonctionnement ne peut perdurer. Les jours suivants, l’usine reçoit les ordures ménagères sur son site avant de les envoyer pour incinération au Mans. Pour éviter de stocker ces déchets sur l’aire de manœuvre des camions bennes, les installations de réception sont modifiées (2 fosses sous abri et fermées). Les convoyeurs sont modifiés pour alimenter la zone de chargement des camions et non plus le tube de pré-fermentation.

Un arrêté est pris par le Préfet, demandant notamment à l’entreprise de :

  • mettre son site en sécurité (interdiction d’accès à la partie sinistrée, surveillance du site) ;
  • démolir les structures fragilisées ;
  • évacuer les déchets vers des installations autorisées ;
  • évaluer l’impact environnemental du sinistre ;
  • revoir la gestion des eaux (lagune isolée du fossé, procédure de surveillance des niveaux et d’intervention en cas de débordement…).