Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion suivie d’un incendie se produit vers 13h30 au niveau d’une cuve d’additif dans une usine fabriquant des huiles moteur, lubrifiants et graisses. La cuve de 50 m³ est projetée en l’air avant de retomber dans un champ à une cinquantaine de mètres. Le déversement du produit enflammé contenu dans la cuve propage les flammes aux bâtiments ainsi qu’aux autres cuves extérieures. Trois minutes plus tard, une seconde cuve explose et atterrit près des bâtiments administratifs. Un important panache de fumée noire s’élève dans le ciel et est visible depuis Limoges à 45 km. Un périmètre de sécurité est établi et les riverains proches sont évacués. Les habitants sont confinés. Une centaine de pompiers est mobilisée et arrose le site avec des lances et utilisent 17 m³ d’émulseur dont une partie est fournie par les secours de 2 autres départements. Dans un premier temps, ils ne peuvent que mettre en sécurité les employés et riverains et refroidir les habitations contiguës aux installations dans la mesure où ils ne disposent pas d’émulseur pour attaquer ce type d’incendie, ni des matériels nécessaires à leur mise en œuvre. Ils maîtrisent les foyers principaux vers 21h30. Des températures supérieures à 1 300 °C sont observées (vitrification des bétons des cuvettes de rétention des cuves) détruisant les rétentions et imposant aux pompiers des rotations fréquentes du fait des flux thermiques. L’intervention se termine 2 jours plus tard

Un chaudronnier sous-traitant qui intervenait sur la première cuve projetée décède. L’usine de 6 000 m², qui était fort heureusement quasiment inoccupée (pause méridienne), est détruite et 49 employés sont en chômage technique. Les eaux d’extinction contenues sont dirigées vers un étang voisin utilisé comme rétention ainsi que des lagunes créées par les pompiers. Une entreprise spécialisée pompe ces eaux chargées en hydrocarbures.

L’installation d’un manchon (le 11ème de la journée) sur une cuve réalisée par le chaudronnier décédé serait à l’origine du sinistre. Par ailleurs les dimensionnements et le tarage de la cuve incriminée ne tenaient probablement pas compte d’un phénomène de type “feu de bac”. Les caractéristiques du produit contenu dans les cuves sont également en question.

Les assurances estiment le préjudice à 10 millions d’euros hors pertes de production.

Le tribunal correctionnel a rendu son jugement en mars 2021. Les deux entreprises ont été reconnues coupables d’ « exécution de travaux sans plan de protection des risques adapté ». L’entreprise écope de 10 000 euros d’amende et son sous-traitant de 3 000 euros.

Début 2019, l’exploitant reprend la production, suite à l’investissement de 12 millions d’euros pour la reconstruction de l’unité.