Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 14 h, un feu se déclare au niveau d’un bâtiment de 4 500 m² abritant un stockage de produits PVC dans une usine d’éléments en matière plastique pour le bâtiment et l’assainissement. Les employés alertent les secours. Les pompiers interviennent avec des lances à eau additivée. Un important panache de fumées se développe, visible à plus de 10 km. Un périmètre de sécurité est mis en place. Des élèves sont confinés dans leurs écoles. Des prélèvements atmosphériques montrent l’absence de toxicité des fumées. Un employé, incommodé par les fumées, et un autre, blessé au poignet, sont transportés à l’hôpital. Une partie des eaux d’extinction contaminées en début d’intervention se déverse dans la MARNE provoquant une mortalité de la faune aquatique. Les captages en aval sont suspendus. Les pompiers obturent l’exutoire des eaux pluviales et posent des barrages flottants. Après analyse, les eaux d’extinction sont dirigées vers la station d’épuration voisine. Le lendemain, de nombreux foyers résiduels sont encore présents. Vers 12 h, le périmètre de sécurité et les mesures de confinement sont levés. L’incendie est éteint à 16h30.

Le bâtiment est détruit avec les stocks de produits finis pour une valeur de 2 M€. Le coût de la reconstruction est estimé à 8 M€. Une entreprise spécialisée récupère les équipements et les données informatiques. L’exploitant propose aux 32 employés des réaffectations sur d’autres sites du groupe. Le feu a démarré sur un stock de palettes en hauteur, il aurait été provoqué par des travaux d’étanchéité en toiture.

Lors de sa visite, l’inspection des installations classées constate les faits suivants :

  • le volume de PVC stocké dans le bâtiment (3 680 m³) est supérieur à celui autorisé (171 m³) ;
  • la distance entre le bâtiment et les limites de propriété est de 8 m, mais compte-tenu de l’absence de mur coupe-feu 2 h et de système d’extinction automatique, cette distance devrait être d’au moins 15 m ;
  • des matériaux sont stockés en extérieur sans respecter l’espace d’au moins 5 m entre eux et les murs des locaux ;
  • l’exploitant n’est pas en mesure de présenter le permis de feu et/ou le permis de travail concernant l’intervention pour l’entretien de la toiture ;
  • l’exploitant n’a pas pris les mesures immédiates nécessaires pour confiner les eaux d’extinction et éviter la pollution de la rivière.

Un arrêté de mesures d’urgence est pris par le préfet le 29/09, compte-tenu des substances émises durant l’incendie et du risque de pollution de la MARNE par les lixiviats des déchets présents sur le site. L’exploitant doit transmettre un diagnostic de l’impact environnemental de l’incendie sous 3 semaines, évacuer les déchets sous 1 mois et transmettre un diagnostic de pollution des sols sous 6 semaines.

L’enquête judiciaire conduit à la mise en examen du sous-traitant qui était en charge des travaux en toiture. Les 2 ouvriers qui intervenaient n’étaient pas déclarés.