Pollution
Humain
Environnement
Economique

Plusieurs incendies et explosions ont lieu dans une usine chimique de fabrication de peroxydes organiques.

Dès le 24 août, face à l’arrivée d’un ouragan dans la région (ARIA 50399), l’exploitant prend les précautions qui lui semblent nécessaires et conformes au protocole de l’industrie : les opérations de l’usine sont arrêtées, des groupes électrogènes de secours sont mobilisés, d’autres sont apportés sur place pour alimenter les bâtiments de stockage (notamment 227 t de peroxydes) en cas de panne du réseau électrique, et des conteneurs réfrigérés sont mobilisés sur site en tant que mesure de sauvegarde supplémentaire.

Les peroxydes organiques impliqués sont des composés qui entrent dans la fabrication de plastiques et de produits pharmaceutiques. Ils sont instables et doivent être stockés à basse température (-15°C). À température ambiante, ils se décomposent rapidement en libérant une grande quantité de chaleur.

 

Le passage de l’ouragan provoque l’inondation de l’usine, avec une hauteur d’eau de 1,20 m dans certaines parties de l’usine. L’alimentation électrique du site est coupée. La montée des eaux, plus importante que prévu, provoque la perte des groupes électrogènes permanents, des générateurs de secours et d’un système de refroidissement de secours à azote liquide. Le site n’est plus accessible et les bâtiments de stockage ne sont plus refroidis.

L’exploitant, surpris par une montée des eaux aussi importante, commence le transfert des peroxydes dans 9 camions réfrigérés. Le 27 août, les camions sont déplacés un par un vers les hauteurs du site. Mais l’eau continuant de monter, 3 camions dont les moteurs ont été noyés n’ont pu être déplacés. L’inondation fait perdre leur refroidissement. L’exploitant s’attend, avec le réchauffement des conteneurs, à des départs de feu violents. Le 29 août, les autorités locales mettent en place une zone d’évacuation d’un rayon de 2,4 km, soit 205 résidents. L’autoroute 90, située dans la zone d’évacuation ne sera pas coupée car il s’agit d’une importante route d’évacuation, sauf en cas de début d’inflammation des conteneurs.

Le 30 août, juste avant minuit, plusieurs patrouilles de police roulants sur l’autoroute 90 traversent un nuage chimique irritant en provenance du site. La décision de couper l’autoroute est prise. L’autoroute sera fermée jusqu’au 4 septembre. Au final, 21 personnes ont consulté un service médical à la suite de leurs expositions à ces fumées.

Le 31 août, un premier conteneur s’enflamme. L’agende de protection de l’environnement fait des mesures régulières de qualité de l’air autour du site. Le lendemain, 2 autres conteneurs feu. Les responsables de l’usine indiquent qu’il est inévitable que la même chose se produise pour l’ensemble des conteneurs qui perdent l’un après l’autre leur refroidissement. Afin d’accélérer la retour à la normale, l’exploitant en collaboration avec les autorités, décident de procéder à des incendies contrôlés dans les conteneurs qui n’ont pas encore pris feu. Ces opérations sont réalisées le 3 septembre.

Le périmètre d’évacuation mis en place autour du site est levé le 4 septembre.

Retour d’expérience :

L’inondation subie est celle d’une retour entre 100 et 500 ans et a généré jusqu’à 1,8m d’eau sur le site. L’exploitant avait bâti son plan inondation sur la mémoire de ses employés correspondant à une inondation de 60 cm d’eau maximum. L’exploitant n’avait pas mis à jour son analyse de risque inondation sur la base des mises à jours des données de l’Agence fédérale de gestion des urgences.

L’inondation a provoqué la perte de plusieurs barrières de sécurité : perte de l’alimentation électrique, perte des générateurs de secours, perte des refroidissements, des engins de manutention.

Suite à l’évènement, l’exploitant a lancé une étude afin de surélever les systèmes stratégiques de l’usine sur la base d’une nouvelle étude hydrologique.