Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 1 h, un feu se déclare sur un tas extérieur de 6 000 m³ de bois broyé (bois collecté dans les déchetteries, revêtu de vernis, peinture, colle…) dans un centre de tri et transit de déchets. Un tiers alerte les secours. Une cinquantaine de pompiers est mobilisée. Du fait de la localisation du site éloigné de la caserne des pompiers, une partie du matériel est convoyé par voie aérienne. L’extinction est dans un premier temps effectuée avec de l’eau et un additif, puis avec de l’eau seule. Les stockages de déchets non impactés sont évacués à l’aide d’engins pour éviter la propagation. Le panache de fumée se dirige vers plusieurs villages. Les 354 personnes présentes dans 3 écoles et les 100 personnes présentes dans un établissement pour personnes âgées sont confinées. Le préfet publie un communiqué de presse conseillant aux habitants de la vallée de maintenir leurs portes et fenêtres fermées, d’éviter de se déplacer sans nécessité et d’éviter de pratiquer des activités physiques en extérieur. Les pompiers prélèvent des échantillons d’air en plusieurs points, qui montrent une légère présence de formaldéhyde et de benzène. A leur arrivée, les pompiers ferment la vanne de coupure pour confiner les eaux d’extinction. Cependant, une partie s’écoule dans le ruisseau proche du site. Des prélèvements sont effectués en amont et en aval pour analyses. L’intervention se termine après 3 jours. L’exploitant évacue les déchets brûlés et met en place une surveillance du site. L’activité est maintenue. Les apports de déchets de bois sont reportés vers d’autres installations.

Lors d’une visite d’inspection, plusieurs non-conformités sont constatées et un arrêté de mise en demeure est pris :

  • les volumes de bois stockés dépassent les quantités autorisées. Selon l’exploitant, ceci est dû aux apports importants de déchets en août, alors que de nombreux panneautiers (filière de valorisation du bois de classe B) et transporteurs sont en congés ;
  • les distances d’éloignement entre les tas de bois et les limites de propriété ne sont pas respectées. Outre l’augmentation des risques de propagation, ceci complique l’accès des secours ;
  • la présence d’arbres, et de branches pouvant entrer au contact des tas de bois, a conduit à une amplification de l’incendie ;
  • les stockages de bois sont partiellement situés sur des zones non étanches, ce qui peut conduire à l’infiltration d’eaux d’extinction dans le sol.

Le site était à l’arrêt depuis la veille. La dernière ronde de surveillance effectuée en fin de journée n’avait pas permis de détecter d’anomalie. L’exploitant suspecte un acte malveillant, le feu ayant pris en surface du tas. Le talus sur l’une des bordures du site n’est pas clôturé, ce qui peut faciliter les intrusions. La vidéosurveillance ne permet pas d’identifier l’événement initial du départ de feu, la partie du site concernée n’étant pas dans le champ des caméras.