Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur une plateforme de compostage et de stockage de déchets de bois, un feu se déclare sur une chargeuse durant une opération de criblage des matériaux destinés au compostage. Malgré l’intervention des employés pour éloigner le véhicule et l’utilisation d’extincteurs, l’incendie ne peut être maîtrisé. Les pompiers sont appelés. Malgré une exploitation de la plateforme avec des andains de compostage limités en taille et séparés par des espaces de circulation coupe-feu, le fort vent (70-80 km/h) propage l’incendie aux produits stockés sur la plateforme d’exploitation du bois, puis aux andains de compostage. Sur les 7 andains de compost, 6 s’embrasent, soit 1 500 t. Plusieurs des alvéoles de stockage de bois s’embrasent également, soit 600 t.

Toutes les ressources en eau du site sont mobilisées : bassin de réserve incendie (240 m³), bassin de collecte des eaux (850 m³), réserve incendie souple (400 m³), poteau incendie. Des pompages sont mis en œuvre dans les lagunes de la station d’épuration communale (durant 36 h) et de la station d’épuration industrielle (durant 12 h). Les vannes de confinement des eaux sur la plateforme sont fermées, permettant ainsi la création de 2 grandes réserves d’eau utiles pour l’extinction par trempage du bois et des végétaux en feu. Les eaux d’extinction permettent l’arrosage des plateformes en circuit fermé et la limitation de l’usage des eaux des lagunes communales et industrielles. L’incendie est contenu sur site le lendemain de son départ vers 16 h.

Dès le début de l’incendie et durant 4 jours, l’arrosage des déchets produit une très épaisse fumée blanche. Les pompiers évacuent un camp de gens du voyage situé à proximité de l’installation. Des équipements sont endommagés : 2 chargeuses,1 pelle hydraulique, le système d’arrosage du compostage, les géomembranes des bassins d’incendie et de rétention, des regards de réseaux et des portions de clôtures, des murs mobiles (risque d’éclatement du béton).

La chargeuse, acquise en 2007, a été régulièrement suivie et entretenue. Par ailleurs, le conducteur effectuait un contrôle quotidien à la prise de poste. De l’avis de l’expert de l’assurance, le feu est parti derrière la cabine du conducteur et serait lié à un échauffement de produits végétaux au contact de parties chaudes de l’engin (peut-être au niveau du circuit de ventilation). La phase de criblage génère beaucoup de particules fines de végétaux.

L’exploitant propose aux gestionnaires des STEP et aux services des pompiers de conventionner pour définir les conditions d’accès des pompiers aux bassins si cela devenait nécessaire : astreinte du gestionnaire pour l’ouverture du site, identification et équipement des bassins de pompage. Par ailleurs, l’exploitant renforce ses moyens de défense (tuyaux, lance, enrouleurs, étude d’acquisition de motopompes) et forme des équipes de 1ère intervention.