Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 8h45, dans une usine de fabrication de produits détergents classée Seveso, une flaque de 1 000 l d’acide fluorhydrique (HF) à 40 % se forme sur le sol de l’atelier à la suite de la chute d’un conteneur. Un sous-traitant qui travaille à proximité est heurté à la tête, entraînant sa chute au sol près de la flaque. Les employés l’aident à s’en éloigner, mais sa jambe entre en contact avec la solution toxique. Un employé pose le pied dans la flaque en courant prévenir ses supérieurs. Sa chaussure est attaquée par le produit qui entre en contact avec son pied. Les 2 personnes, en contact avec de l’HF, sont traitées avec du glutamate de calcium, puis transportées à l’hôpital. Les pompiers, en tenue adaptée au risque chimique, retirent la flaque de produit. Les traces de solution restantes sont neutralisées.

L’accident se produit lors du remplissage du réacteur de synthèse de détergent avec la solution d’HF. Le contenu de 2 conteneurs en plastique de 1 t chacun doit être déversé. Cette opération est réalisée en levant le récipient avec un chariot élévateur pour laisser la solution s’écouler dans le réacteur. Le chariot a basculé, provoquant le chute du récipient au sol. Le basculement du chariot est dû à une position anormale du centre de gravité de l’ensemble chariot – récipient. Le levage était effectué à une hauteur trop importante pour le poids du récipient plein, une hauteur d’ailleurs hors de la plage de fonctionnement recommandée de l’engin. Les opérateurs n’étaient pas prévenus des risques liés au dépassement de la hauteur recommandée. Le sol de l’atelier était en légère pente à l’endroit où se trouvait le chariot élévateur, déplaçant un peu le centre de gravité. La descente de l’opérateur du chariot et le déplacement du liquide dans son récipient ont contribué au renversement. Le cariste manœuvrant l’engin a occupé un poste équivalent dans une autre société, cependant il n’avait pas réalisé la totalité de sa formation interne au maniement de cet engin et aux risques associés. Le sous-traitant n’a pas reçu de consignes de sécurité pour travailler dans l’atelier. De manière générale, le versement à l’aide d’un chariot élévateur n’a pas fait l’objet d’une analyse des risques par l’exploitant.

Après l’accident, l’exploitant modifie sa procédure de remplissage pour éviter le levage. Une pompe et des tuyauteries fixes sont mises en place pour transférer les liquides dans le réacteur. Les chariots élévateurs ne sont plus utilisés pour lever des récipients de grand volume. La formation des employés est renforcée. Les sous-traitants ne sont plus autorisés à intervenir dans des ateliers où du HF est manipulé.