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Un rejet de 18 kg toluène provenant d’une usine de production de produits chimiques pour l’industrie spatiale pollue la GARONNE. Lors de la vidange d’un bac de rétention par un opérateur, le polluant est rejeté dans le réseau d’eaux pluviales du site. Un chef de quart réalisant une ronde détecte une odeur de toluène. Il interrompt aussitôt la vidange en cours.

Analyse des causes

Le bac de rétention a été vidangé dans le réseau des eaux pluviales alors qu’il contenait du toluène. L’opérateur avait détecté la présence d’effluents dans la rétention associée à un réservoir de stockage. Il était censé réaliser un prélèvement et le faire analyser avant la vidange, mais il n’a pas suivi la procédure. De fortes pluies avaient eu lieu les jours précédents. L’employé pensait donc que la rétention ne contenait que de l’eau.

Le toluène contenu dans le bac de rétention était issu du débordement du réservoir associé à cette rétention. Le réservoir a été rempli par de l’eau chargée en toluène, car la pompe permettant habituellement d’envoyer ces eaux dans un réservoir de stockage dédié était consignée pour des travaux.

Le réservoir avait récemment fait l’objet d’un nettoyage. Après cette opération, le trou d’homme avait été mal refermé. C’est par cet orifice que l’eau chargée en toluène s’est écoulée dans la rétention. Une alarme de niveau haut s’était déclenchée mais elle avait été acquittée 3 fois de suite par l’opérateur. Ce dernier aurait confondu l’alarme de niveau haut avec l’alarme densité basse de l’eau glycolée, dont le déclenchement était récurrent. Par la suite, la sonde radar de mesure de niveau, présente sur le réservoir, a été immergée lors du remplissage, faussant la valeur de niveau mesurée. Le sur-remplissage du réservoir n’a pas été détecté.

Mesures correctives

Après l’accident, l’exploitant met en place les mesures suivantes :

• rappel aux opérateurs de toujours réaliser une analyse de l’eau de la rétention avant de la vidanger. La procédure d’analyse des eaux des rétentions est modifiée pour y inclure la recherche de solvants organiques et la validation du résultat d’analyse par un membre de l’encadrement. En cas de suspicion de pollution d’une rétention, son contenu est envoyé vers un bassin dédié ;
• rappel aux opérateurs que les alarmes ne doivent pas être acquittées avant d’avoir recherché la cause du déclenchement et réglé le problème ;
• modification de l’alarme de niveau haut pour que son déclenchement ait lieu à 50 % de remplissage, avec une consigne de ne jamais dépasser ce niveau ;
• rappel aux opérateurs que les équipements utilisés ou modifiés lors de travaux doivent être remis à leur état initial avant le redémarrage de la production ;
• rappel aux chefs de quart de la nécessité de dévier les rejets vers le bassin de 5 00m³ pour toute suspicion de pollution.