Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dégagement de chlore se produit vers 14 h dans l’un des ateliers d’une fromagerie. Les 12 personnes présentes dans l’atelier sont incommodées, mais pas hospitalisées. L’ensemble du site, soit 48 employés, est évacué. Dès 15 h, une procédure de gestion de crise est mise en place, une société de communication est chargée de l’accompagnement et de la communication externe, 2 journalistes locaux, en relation avec cette société, maîtrisent la communication. Deux articles de presse paraissent le lendemain.

A leur arrivée, les pompiers sous ARI identifient la source des émanations provenant d’une canalisation qu’ils rincent. L’activité du site est suspendue de 14h30 à 17 h pour l’affinage et les bureaux et de 14h30 à 21 h pour l’atelier découpe d’où proviennent les émanations. La semi-remorque de produits finis n’est pas chargée ce jour-là, le chargement est décalé les jours suivants, évitant ainsi une rupture d’approvisionnement des clients.

L’accident est dû à 2 nettoyages menés en parallèle avec 2 produits incompatibles. D’un côté, le service qualité demande à un opérateur de nettoyer l’évier entartré dans la salle de dépalettisation de l’atelier découpe. Ce dernier asperge l’évier de 100 ml d’acide pur et laisse agir. De l’autre, le même service demande à un autre opérateur de nettoyer et désinfecter l’égout de l’entrée de cette même salle. Pour cela, l’opérateur utilise 2 l d’un produit à 33 % d’eau de javel dilué à 50 %. Après nettoyage, les 2 produits sont évacués dans 2 canalisations distinctes mais qui se rejoignent. Après un temps de contact, les produits incompatibles (acide + produit chloré) réagissent en provoquant un dégagement de chlore toxique.

L’exploitant prend les mesures suivantes :

  • sensibilisation et formation du personnel aux risques des produits chimiques et aux règles d’utilisation de ces derniers (concentration, etc…) ;
  • utilisation de solution de chlore déjà diluée ;
  • clarification des modes opératoires de nettoyage pour spécifier les bonnes pratiques de nettoyage ;
  • maintien d’un flux hydraulique dans les canalisations dans le cadre des opérations de nettoyage pour éviter l’arrivée de produits trop concentrés, susceptibles d’être incompatibles ;
  • récupération des FT et FDS des produits concernés.

Par ailleurs, un audit risque chimique, réalisé le 11/05, est intégré dans le plan d’action sécurité de l’usine, le personnel est informé et sensibilisé à l’analyse des causes de l’accident et un bilan est réalisé sur les procédures d’alerte de l’usine (gestion de crise et procédure d’alerte).