Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 7 h, un jour de fermeture, un feu se déclare dans la centrale de cogénération d’une installation de stockage de déchets. L’agent d’astreinte est prévenu d’un problème sur la torchère de la centrale. Sur les lieux, il observe la fin de l’incendie du bloc de turbines de la centrale. Il met en sécurité le reste des installations de cogénération et réenclenche la torchère. Le bloc incendié est fortement endommagé, en particulier 3 des 6 turbines, ainsi que les câbles de puissance de 5 turbines.

A l’issue du diagnostic technique, 1 des 6 turbines est redémarrée. En août, 3 autres turbines sont de nouveau opérationnelles. Dans cette configuration, 75 % du biogaz produit est valorisé. Pendant cette phase transitoire, l’exploitant met en place une station mobile de traitement des lixiviats. Les 2 dernières turbines sont remises en service en janvier 2018.

L’exploitant fait appel au fournisseur du bloc et à l’installateur de la centrale pour déterminer les causes de l’incendie. Il résulte du défaut d’étanchéité d’un clapet anti-retour installé sur le conduit d’évacuation des fumées d’une des turbines. Les fumées chaudes issues de la combustion des turbines en fonctionnement se sont infiltrées à contre-sens dans la chambre de combustion d’une des turbines, alors à l’arrêt, dont le clapet d’isolement était fuyard. Les fumées ont remonté le chemin de l’entrée d’air jusqu’à enflammer le filtre d’entrée d’air et l’isolant de la porte. Les fumées se sont ensuite propagées aux autres turbines.

Un incendie, également lié au défaut d’étanchéité d’un clapet, était survenu en mai 2016 sur le site (ARIA 49014). Des mesures correctives avaient été prises (mesure de la température dans la chambre de combustion des turbines arrêtées avec alarme et arrêt en cas de dépassement d’un seuil) mais se sont révélées insuffisantes (l’arrêt complet des unités de production n’a pas empêché l’incendie).

Suite à ce nouvel incendie, les mesures suivantes sont prises immédiatement :

  • remplacement des clapets installés sur le conduit d’échappement de chaque turbine par des pièces neuves ;
  • test d’étanchéité sur chaque conduit d’échappement ;
  • déplacement de la vanne de décharge de chaque turbine pour que le contenu chaud de la chambre de combustion ne soit plus déchargé derrière le filtre à air lors d’un arrêt brutal.

A moyen terme :

  • mise en place de clapets de design différent ;
  • réalisation d’un test d’étanchéité préventif trimestriel pour valider l’absence de déformation des clapets ;
  • doublement du système de détection de température anormale ;
  • mise en place d’une 7ème turbine, indépendante du bloc de 6 turbines impliqué dans l’incendie. La puissance installée sera supérieure au besoin effectif, ce qui permettra de ne faire fonctionner qu’1 turbine sur 2 du bloc et de disposer d’un stock de pièces de rechange (meilleure réactivité).