Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 11h30, une fuite de 50 kg d’ammoniac (NH3) à 10 bar, sous forme gazeuse, se produit sur un surgélateur au cours de sa mise en service dans une entreprise de produits surgelés (phase de test d’une nouvelle unité). Le personnel stoppe la fuite. Les 120 employés sont évacués du site. L’installation est mise à l’arrêt puis en sécurité.

L’événement nécessite un arrêt de production d’une durée de 3 h et induit un retard d’un mois pour la mise en service du nouveau surgélateur. Parmi les 19 personnes incommodées, 4 sont transportées à l’hôpital pour observation.

Origine de l’accident

Selon l’exploitant, un morceau de métal bloquant une électrovanne de décharge du surgélateur a généré une surpression de l’une des stations de dégivrage et l’ouverture d’une soupape.

Les tests de mise en service du système de dégivrage par gaz chauds sont effectués directement à l’ammoniac. Aucune vérification préalable du fonctionnement du système, à l’air comprimé par exemple, n’a été réalisée. En outre, l’évacuation des soupapes de l’équipement sous pression (ESP) n’était pas encore raccordée à l’extérieur. Ce dernier point aurait évité une propagation des vapeurs de NH3 dans l’atelier et l’intoxication des intervenants.

Respect de la réglementation ESP

Les équipements du nouveau surgélateur n’avaient pas fait l’objet d’une Déclaration de Mise en Service (DMS). L’avis d’un organisme habilité est sollicité afin d’/de :

  • analyser le scénario de l’accident et d’assurer que l’équipement peut être remis en service dans de bonnes conditions de sécurité ;
  • vérifier la conformité du surgélateur par rapport à la réglementation ESP (dispositions constructives).

Mesures prises

L’industriel entreprend les actions suivantes :

  • remplacement des équipements défaillants (électrovanne) ;
  • test à l’air comprimé des autres électrovannes pour s’assurer de l’absence de défaillance similaire sur le système ;
  • raccordement des soupapes de sécurité vers l’extérieur;
  • vérification des serrages des brides au niveau des tuyauteries ;
  • modification du programme du surgélateur pour arrêter automatiquement l’envoi de NH3 en cas de montée en pression dans le système (avant même que les soupapes ne se déclenchent) ;
  • test d’étanchéité du système avec montée en pression progressive à l’air comprimé (ou à l’azote) pour limiter le risque en cas de nouvelle fuite. 

L’administration propose au préfet un arrêté de mise en demeure pour la remise en conformité de tous les ESP exploités sur le site.