Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 5h30, une explosion confinée se produit sur un réservoir vide de 700 m³ ayant contenu des esters méthyliques (point éclair de 110 °C) dans une usine chimique. Ces esters sont produits par transestérification d’huiles par du méthanol. Ce réservoir sert de stockage entre les opérations unitaires de transestérifications et d’hydrogénation et de séparation du glycérol par décantation. Le réservoir est chauffé par un circuit de vapeur. La surpression déforme, sans fissuration, le réservoir alors que celui-ci est vide pour nettoyage. Les ancrages sont arrachés du sol. Alertés par le bruit de l’explosion, des opérateurs constatent la déformation du réservoir et l’émission de fumée par ses évents. Un rideau d’eau et un inertage à la vapeur d’eau sont mis en œuvre dans le réservoir pour éteindre un éventuel feu à l’intérieur. L’inertage se poursuit ensuite durant plus de 24 h.

La production n’est pas impactée. D’autres réservoirs sont utilisés pour l’activité. Les dégâts matériels sont estimés à 450 k€.

Les causes

L’explosion est due à l’auto-inflammation de résidus dans le réservoir sous l’effet de la chaleur fournie par le circuit de chauffage, et du niveau d’eau trop bas dans le réservoir vidé, découvrant le serpentin de chauffage. Le réacteur est ouvert après l’accident et un dépôt solide est constaté dans le réservoir. Ce dépôt contient essentiellement des esters, du glycérol et des traces d’acroléine. L’exploitant calcule que ce dépôt a pu subir une auto-inflammation à 144 °C, la température du circuit de chauffage lors de l’accident. Ce phénomène est favorisé par la porosité du dépôt. L’exploitant possède le même procédé sur deux autres sites de production. Cet accident n’a jamais eu lieu sur ces sites.

Mesures prises

Après l’accident, l’exploitant nettoie tous les réservoirs contenant des esters méthyliques. Ces nettoyages sont ensuite réguliers. Il modifie les consignes d’exploitation afin d’intégrer un niveau minimum de vidange pour éviter la mise à l’air du serpentin et un éventuel dépôt. Pour les opérations de nettoyage qui nécessitent une vidange totale, le système de chauffage est coupé et les réservoirs sont inertés à l’azote. L’exploitant envisage de modifier le dispositif de chauffage des réservoirs pour intégrer un asservissement du chauffage au niveau de remplissage, ainsi qu’un système d’inertage systématique. Il étudie aussi la possibilité d’utiliser l’eau chaude au lieu de la vapeur surchauffée afin de réduire la température des surfaces dans le réservoir.