Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 10h30, dans un centre de traitement des déchets dangereux, une inflammation d’un mélange gazeux (biogaz contenant 33 % de méthane, dont la limite inférieure d’explosivité est de 5 %) se produit dans une cuve d’eau de 30 m³ associée à une chaudière de cogénération. Un sous-traitant, gravement brûlé, est transporté à l’hôpital. L’installation est mise en sécurité. La chaudière est arrêtée pendant 30 jours. La perte financière est estimée à 50 000 €.

L’évènement se produit lors d’une opération de maintenance et de modification de la cuve d’eau de chaudière (création de nouveaux piquages). L’installation a préalablement été mise à l’arrêt, vidangée et consignée. Dans le même temps, à proximité, a lieu la maintenance des filtres des compresseurs biogaz. L’électricité a été coupée, entraînant l’arrêt de la plateforme de captage de biogaz du site.

En fonctionnement normal, la maintenance des filtres biogaz nécessite leur vidange dans une cuve d’eaux usées. Le volume de biogaz résiduel est alors évacué dans cette même cuve qui est équipée d’un évent avec filtration sur charbon actif et d’un raccordement au réseau de captage de biogaz du site. Ce raccordement permet un balayage permanent du ciel gazeux pour l’élimination des traces de biogaz éventuellement présentes. La cuve d’eau de chaudière, sur laquelle les travaux étaient réalisés, est également raccordée à cette même cuve d’eaux usées et la vanne de vidange en partie basse est laissée ouverte.

Dans le cadre de l’accident, l’arrêt de la plateforme de captage de biogaz pour maintenance a provoqué l’arrêté du balayage du ciel gazeux de la cuve d’eaux usées. Lors de l’opération de vidange du filtre, il est probable que le biogaz libéré ait suivi le réseau d’assainissement et soit remonté du compresseur de biogaz vers la cuve d’eau de chaudière en cours de travaux. La quantité de biogaz libérée aurait été suffisante pour créer une atmosphère explosive dans la cuve de 30 m³. L’opération de meulage aurait enflammé le mélange gazeux généré dans la cuve (flash fire). Les gaz chauds évacués par les piquages en cours de création ont entraîné les brûlures de l’opérateur.

L’exploitant identifie plusieurs causes profondes :

  • un défaut de conception :
    • le réseau d’assainissement commun pour des eaux de natures très différentes (eau de chaudière, eau de vidange de la maintenance des filtres biogaz) ;
    • l’absence de siphons ou de gardes hydrauliques évitant les remontées de gaz via le réseau d’assainissement ;
  • un défaut d’analyse des risques en mode maintenance.

Afin d’éviter le renouvellement de l’accident, l’exploitant :

  • sépare les réseaux d’assainissement ;
  • modifie les procédures de maintenance pour les opérations “remplacement des filtres biogaz” et “arrêt plateforme de captage biogaz” ;
  • surveille le bon fonctionnement du balayage du ciel gazeux de la cuve d’eaux usées.