Pollution
Humain
Environnement
Economique

Caractéristiques de l’ouvrage impliqué :

  • canalisation en acier protégée par protection cathodique
  • DN 250 (273 mm)
  • type MPB (P<4bar)
  • année de pose : 1967
  • profondeur d’enfouissement : 2 à 3,80 m
  • revêtement en brai de houille

Le service du gaz est prévenu vers 16 h par les pompiers d’une forte odeur de gaz naturel dans la montée des Esses face à un pavillon. Sur place, un technicien relève des concentrations en gaz naturel élevées. Les habitants du pavillon sont évacués.

Une fuite difficile à localiser

Des travaux de terrassement commencent à 19h30 pour localiser la fuite. A 1 h du matin, la fuite n’est toujours pas trouvée. En concertation avec les pompiers et la municipalité, la décision est prise de couper le gaz chez 906 clients et 26 gros consommateurs (dont une maison de retraite). La fin de la fuite de gaz sur le réseau desservant la montée des Esses est actée à 2h43. Le maillage du réseau côté Part-Dieu/Tête d’Or est utilisé pour maintenir l’alimentation de la Croix-Rousse. La zone de fuite est localisée vers 15 h au niveau d’un passage sous fourreau sous la route.

Résultats des investigations

Le 23/01, l’inspection des installations classées réalise une visite sur site pour échanger avec le service du gaz sur les causes techniques de la fuite, ainsi que la gestion de crise. La zone de fuite n’est pas encore localisée précisément. Des travaux d’excavation sont toujours en cours. Les reconnaissances par endoscopie ne permettent pas d’identifier des zones de corrosion ou une brèche. La société réalisant le contrôle par endoscopie émet par ailleurs des réserves sur la possibilité de détecter des fissures ou des trous de faibles dimensions. L’inspection demande au service du gaz des éléments sur le suivi de la protection cathodique de l’ouvrage.

Après avoir excavé la partie de la canalisation passant sous la route, il est constaté une fissure de 15 cm de long sur la partie supérieure d’un cordon de soudure. Le tronçon est prélevé pour expertise métallurgique.

Hypothèse expliquant la fissuration

Une tension mécanique accumulée depuis la pose de l’ouvrage et consécutive à des mouvements de terrain serait à l’origine de l’endommagement. Le terrain est en outre en forte pente et des travaux de voirie (élargissement de la chaussée) ont été réalisés ces dernières années. Lors des travaux d’excavation de l’ouvrage, un rebond élastique de la canalisation a été observé. Sans doute, traduit-il la décharge des tensions mécaniques accumulées. Le laboratoire d’expertise métallurgique corrobore cette hypothèse et note un défaut de pénétration au niveau du cordon de soudure. Toutefois, à l’époque de la construction de l’ouvrage aucune préconisation concernant le contrôle des soudures n’existait.

A la suite de l’événement, le service du gaz recense les canalisations soumises à des contraintes similaires en faisant appel à un groupe de travail. Ces travaux sont menés début 2018.