Pollution
Humain
Environnement
Economique

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Dans une usine chimique, des opérateurs entendent, lors de la relève vers 19h15, un bruit anormal depuis la salle de contrôle. Vers 19h30, l’un d’eux part en ronde et aperçoit des étincelles dans un grand réservoir en vrac (GRV) de stockage de borohydrure (NaBH4, sel se décomposant avec l’eau pour former de l’hydrogène). Il informe le tableautiste resté en salle de contrôle. Tous 2 retournent ensemble au hangar. Ils percutent 4 extincteurs (3 de 9 kg et 1 de 50 kg) pour maîtriser l’incendie. Sur demande du rondier, le gardien appelle les pompiers pour signaler un feu d’origine électrique maîtrisé à proximité d’une cuve d’acide. A 20h09, les vannes d’eau pluviale du hangar sont fermées.

Le réservoir de borohydrure fuyant par le bas, 500 l de produit restant sont transvasés dans un GRV neuf. Un second GRV est préparé pour les déchets et l’absorbant. Du sable est épandu sur la flaque présente sur le sol du hangar. Les pompiers et les gendarmes quittent les lieux peu après 21 h. Le gardien effectue une ronde de surveillance toutes les 30 minutes jusqu’au lundi.

Des exercices utiles, mais des dysfonctionnements pendant l’intervention

Le personnel présent signale l’utilité des exercices qui ont été réalisés, notamment lors des POI avec les pompiers et les gendarmes, facilitant la coordination avec les différentes personnes pendant l’intervention. Cependant, lors de l’intervention, plusieurs dysfonctionnements internes ou externes sont identifiés :

  • ni le cadre d’astreinte, ni le technicien d’astreinte ne peuvent être contactés au téléphone (sur répondeur) ;
  • mauvaise information des autorités suite à une méconnaissance des caractéristiques du borohydrure par le gardien qui a donné l’alerte : celles-ci ont cru à une importante fuite d’acide et étaient sur le point de lancer l’évacuation des riverains ;
  • utilisation d’absorbant inefficace, absence d’EPI adaptés et de source de lumière lors de l’utilisation de l’absorbant, indisponibilité des chariots élévateurs (un ne démarre pas, l’autre n’a presque plus de gazole) ;
  • les forces de l’ordre empêchent un salarié, équipier de 1ère intervention, de rentrer sur le site malgré son laisser-passer ;
  • conteneur/rétention de stockage en plastique.

Une présence d’eau qui trouve son origine la veille de l’accident

La veille, vendredi vers 16h30, le responsable production a vérifié que le chauffage fonctionnait bien sur l’installation. En ouvrant la porte du conteneur, le flexible au refoulement de la pompe s’est décroché occasionnant une projection. Pendant que la victime se rinçait le visage, une quantité inconnue a coulé dans la rétention.

Une défaillance de matériel électrique, a priori le chauffage d’appoint, est à l’origine du sinistre. La température trop élevée a entraîné l’inflammation de l’hydrogène dégagé par le contact du produit (issu de la fuite en point bas ou du rejet dans la rétention la veille) avec l’humidité présente dans le conteneur.

Les risques associés au borohydrure évoluent dans la fiche de données de sécurité mais pas dans l’analyse de risques

Le fournisseur n’identifiait pas de risque de dégagement d’hydrogène à température élevée, mais un risque d’un dégagement d’hydrogène suite à un mélange avec de l’eau dans la fiche de données de sécurité du borohydrure en date du 22/04/2013.

Suite à une mise à jour en date du 30/04/2015, la fiche de données de sécurité identifie le risque d’émission d’hydrogène à température élevée. Ce point précis n’a pas été vu par l’exploitant, qui n’a en conséquence pas revu son analyse de risque, ni étudié la conformité de ses installations.