Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 4h10, un feu se déclare dans un centre de collecte et de valorisation des déchets de polystyrène par broyage et extrusion (pour la production de granulés de polystyrène recyclés). L’incendie concerne un hangar de 1 000 m² et un stock extérieur de 300 m³ de polystyrène en vrac. Les deux salariés présents tentent en vain de maîtriser l’incendie à l’aide d’extincteurs. Ils alertent les pompiers et le directeur du site.

Une colonne de fumée noire se dégage. Des mesures révèlent des teneurs élevées en hydrocarbures (produits de dégradation du polystyrène expansé) dans l’air. Les conditions anticycloniques et les fortes chaleurs permettent cependant une ascension rapide des fumées et limitent l’exposition de la population riveraine.

Les services de l’électricité coupent une ligne de 20 000 V, privant d’alimentation tout le village. Cette coupure entraîne également l’arrêt pendant quelques heures d’un pipeline d’hydrocarbures reliant Marseille à Strasbourg, avec pour conséquence des retards de livraison.

Les pompiers s’alimentent en eau à partir d’un étang situé à 600 m. L’extinction à l’eau n’étant pas suffisante, ils ont recours à une solution moussante pour étouffer les flammes. L’incendie est maîtrisé vers 6h10 à l’aide de 6 lances dont 2 à mousse. Ils quittent le site vers 12h30.

Conséquences et suites

Les 2 employés ayant tenté d’éteindre l’incendie sont incommodés par les fumées et transportés à l’hôpital.

Le site ne présentant pas de vanne d’isolement du réseau d’assainissement ou de bassin de confinement, les eaux d’extinctions ne sont pas retenues et se dirigent :

  • en surface, vers les fossés de ruissellement qui se jettent dans la RESAIGNE ;
  • dans les sols au droit du site.

Le pH mesuré est de 8 au niveau du site et de 6 dans le cours d’eau en bas du village. Par mesure de précaution (pollution potentielle par les produits de dégradation thermique du polystyrène : benzène, toluène, éthylbenzène, styrène), un captage d’eau potable situé à 200 m est fermé. Une surveillance est mise en place.

Les bâtiments et équipements d’exploitation sont détruits. Huit employés sont en chômage technique.

La société avait été déclarée en redressement judiciaire en juillet. Les installations n’étaient pas régulièrement déclarées (alors que les seuils de déclaration étaient dépassés pour les activités de transit, tri, regroupement de déchets non dangereux non inertes ainsi que de transformation de polymères).

En plus de l’absence de dispositif de confinement des eaux d’extinction, l’inspection des installations classées constate plusieurs irrégularités dont l’absence de murs extérieurs et séparatifs coupe-feu deux heures au niveau des bâtiments recevant des déchets combustibles.

Suite à l’accident, l’exploitant notifie sa cessation d’activité. Il doit évacuer les déchets présents sur le site, enlever les gravats et chapes pour mettre le site à nu et procéder à des analyses des sols une fois le déblaiement terminé.